
Au Japon, l’été est chaud, très chaud. Les températures atteignent sans problème 35°, l’humidité est à son comble, et les Japonais ne rêvent que de fraîcheur. Dans ces conditions, le plat idéal, ce sont les nouilles froides : elles sont nourrissantes mais légères, rafraîchissantes et incroyablement variées. Bienvenue dans le monde merveilleux des soba, udon et autres rāmen, vous trouverez ici 11 recettes indispensables pour l’été.
Dès le début du mois de juin, ou même le mois de mai pour certaines régions, la chaleur étouffante coupe l’appétit de bon nombre de Japonais. À ce moment, un plat qui annonce le début de l’été fait son apparition dans tous les restaurants et magasins : ce sont des nouilles froides appelées hiyashi chūka / 冷やし中華, littéralement « chinois froid ». Il s’agit de rāmen couvertes de toutes sortes d’ingrédients crus ou cuits, servies dans un bouillon frais à base de sauce soja ou de sésame.

Hiyashi chūka atypiques à Ishigaki, sauce sésame © Camille Oger
Ce plat est la variante japonaise des nouilles froides que j’avais déjà décrites à Hong Kong ou à Taïwan. Il peut prendre des formes assez variées selon les régions et la disponibilité des ingrédients. À Ishigaki, j’ai ainsi pu manger des hiyashi chūka atypiques au brocoli, aux shiitake, à la laitue iceberg, à l’omelette et au porc. Ceci n’est qu’un exemple, pas forcément très représentatif de la tradition japonaise. Des nouilles froides nippones, il en existe bien d’autres.
Principaux types de nouilles japonaises
Commençons par la base : on trouve une grande variété de nouilles au Japon. Les soba / そば / 蕎麦 font partie des plus connues. Ce sont des nouilles à base de sarrasin (en japonais, sarrasin se dit… soba, tout simplement). Mais le sarrasin ne suffit pas pour obtenir une consistance idéale, donc les soba sont en réalité réalisées avec un mélange de farine de sarrasin (à 80%) et de blé (les 20% restants). Oui, le gluten, même si on en dit plein de mal ces temps-ci, ça sert à quelque chose. Sans lui, les soba n’auraient pas leur souplesse caractéristique.

Soba cuites © Camille Oger
De calibre moyen, de couleur gris-brun, les soba sont reconnaissables entre mille. Si elles sont plutôt associées au Kantō – la région de Tōkyō – on en trouve à peu près partout au Japon, sauf à Okinawa où le mot soba désigne un tout autre type de nouilles, plus proche des rāmen. Ce sont d’ailleurs ces soba d’Okinawa que vous pouvez voir sur la photo de hiyashi chūka ci-dessus.
Les rāmen / ラーメン, elles, ne sont pas aussi typiquement japonaises que les soba. Elles sont même très très chinoises, ça se remarque tout de suite à leur nom, qui viendrait de lamian / 拉麺, en mandarin « nouilles étirées à la main », de laomian / 老麺, qui signifie « nouilles à l’ancienne » ou de lo mein / 撈麵, qui désigne les nouilles sautées en cantonais. Ce sont des nouilles à base de blé, de calibre moyen, parfois légèrement ondulées – même si leur forme peut varier d’un endroit à l’autre. Elles ont une couleur très jaune en comparaison aux brunes soba ou aux blanches udon.

Rāmen cuites © Camille Oger
Les udon / うどん / 饂飩, parlons-en : elles sont épaisses et pâles, à base de blé. Leur consistance est très particulière, à la fois ferme et légèrement élastique – les anglophones diraient chewy, un terme impossible à traduire en français mais parfaitement adéquat. Plus lisses que les rāmen, elles donnent du fil à retordre aux Occidentaux qui en mangent pour la première fois avec des baguettes.

Udon cuites © Camille Oger
Assez semblables aux udon mais bien plus fines – moins d’1,3 millimètres de diamètre, attention c’est très précis – les grandes stars de l’été japonais, ce sont les sōmen / そうめん / 素麺. Elles sont elles aussi à base de blé et très lisses, mais bien plus faciles à attraper en raison de leur petit calibre et de leur grande souplesse.

Sōmen cuites © Camille Oger
Il existe un type de nouille situé à mi-chemin entre les udon et les sōmen, appelé hiyamugi / ひやむぎ / 冷や麦 ; leur couleur et leur consistance sont très similaires mais leur diamètre est situé entre les udon, qui sont épaisses, et les sōmen, qui sont très fines.
Enfin, on trouve souvent des vermicelles translucides à base de patate douce qu’on appelle harusame / はるさめ / 春雨, littéralement « pluie printanière ». Parfois, les harusame sont remplacées par leurs homologues chinoises, les dōngfěn / 冬粉, plutôt à base de soja. La Chine et le Japon n’étant jamais vraiment d’accord, dōngfěn signifie « nouilles d’hiver » en opposition à notre pluie de printemps japonaise.
Cuisson des nouilles, sauce et bouillon
Avec toutes ces nouilles, on peut faire beaucoup, beaucoup de choses. Je vais vous donner ici quelques recettes. Pour la cuisson des nouilles, je vous laisse vous débrouiller comme des grands et lire les indications des paquets que vous trouverez dans le commerce. En effet, s’il s’agit de nouilles fraîches ou sèches, le temps de cuisson sera très différent, sans parler de toutes les nuances de calibre possibles et imaginables.
Moi, au Japon, je vais au plus simple et j’achète des nouilles prêtes à l’emploi : ça ne coûte pas bien cher (moins d’1 euro la portion de nouilles au choix, les prix varient de 30 à 80 centimes en moyenne) et c’est diablement pratique.
Les nouilles d’été sont toujours servies dans un bouillon à base de sauce soja ou de sésame. Chaque région a ses variantes, chaque nouille a son bouillon à elle ou presque, mais je peux vous donner deux recettes de base que vous pourrez affiner selon vos préférences : tout d’abord le men-tsuyu de Chihiro Masui (que je reprends texto, parce qu’elle fait ça bien, Chihiro), à base de soja, léger, sucré et salé, puis le goma-dare, qui est plus une sauce qu’un bouillon, à base de sésame.
Men-tsuyu (bouillon clair à base de soja)
Le men-tsuyu peut s’acheter tout prêt dans le commerce. On peut également se procurer du kaéshi, un concentré qu’on diluera dans de l’eau. Sinon, on peut faire son kaéshi soi-même et le diluer dans du dashi.
Pour le kaéshi :
- 6 cuillères à soupe de mirin
- 280 ml de sauce soja
- 3 cuillères à soupe de sucre
Faire ébouillanter le mirin pour le “flamber” pendant 20 à 30 secondes. Ajouter le sucre. Et mélanger. Ajouter la sauce soja et éteindre le feu. Le sucre finira de fondre avec la chaleur résiduelle. Une fois que ce concentré aura refroidi, il suffira de le diluer dans du dashi.
Goma-dare (sauce à base de sésame)
En toute honnêteté, cette sauce, je la fais toujours au pif, en goûtant au fur et à mesure pour équilibrer la richesse du sésame, l’acidité du vinaigre, le salé de la sauce soja et le sucré du mirin et du sucre. Mais cette version proposée par Nami, auteur du blog Just One Cook Book, fera l’affaire. Je l’ai légèrement simplifiée.
- 3 cuillers à soupe de sake
- 2 cuillers à soupe de nerigoma (pâte de sésame japonaise disponible dans le commerce) ou, à défaut, de tahin
- 1 cuiller à soupe de ponzu ou de sauce soja
- 1 cuiller à café de sauce soja
- 1 cuiller à café de sucre
- 1 cuiller à café de mirin
- 1 cuiller à café de vinaigre de riz
Mélangez tous les ingrédients dans un bol, en commençant par diluer la pâte de sésame dans le vinaigre, car c’est le meilleur moyen de ne pas avoir de gros paquets. Vous pouvez utiliser un petit fouet, une cuiller, une fourchette, peu importe. Voilà. Pas bien sorcier.
11 recettes de nouilles froides japonaises pour l’été
Bon, maintenant que nous avons nos nouilles et nos sauces, nous pouvons passer aux choses sérieuses. Certaines des recettes que je vais proposer ici sont traditionnelles, d’autres sont des essais. Je vous ai épargné les ingrédients introuvables en France, même si c’était tentant. Vous trouverez ci-dessous 11 recettes de soba, udon, sōmen, āmen, harusame et hiyamugi idéales pour les repas d’été.
1. Hiyashi chūka classique
- Rāmen
- Men-tsuyu ou goma-dare
- Crudités (tomate, salade, concombre, pourquoi pas carottes, oignons etc)
- Jambon de Paris
- Kinshi tamago / 錦糸卵, une omelette très fine coupée en lamelles
- Mayonnaise et moutarde pour les amateurs

Hiyashi chūka typique © Camille Oger
Je ne vais pas vous faire un dessin, il n’y a quasiment rien à faire à part disposer vos nouilles froides dans un bol, les arroser de bouillon froid (men-tsuyu) ou de sauce au sésame (goma-dare), et les couvrir de crudités, de lamelles de jambon et d’omelette. Pour les quantités, c’est vous le chef.
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2. Hiyamugi au crabe et gombo
- Hiyamugi
- Men-tsuyu
- Chair de crabe
- Gombo
- Ciboule
- Gingembre frais râpé

Hiyamugi au crabe et gombo © Camille Oger
Cette recette-là n’est pas spécialement un classique, j’ai improvisé avec des ingrédients que j’aime. Et c’était très bon. Si l’on n’a pas de crabe, le surimi japonais est acceptable, le surimi français est interdit. Car voyez-vous, chez nous et chez eux, la législation n’est pas du tout la même. Si le surimi japonais est un produit assez correct, le surimi français est une horreur, du point de vue gastronomique, éthique, environnemental etc. Essayez de lancer Patrick Cadour du blog Cuisine de la Mer sur le sujet, vous allez voir, il va s’enflammer.
Là aussi, pas vraiment de recette : il suffit de déposer les nouilles dans un récipient, de les arroser de tsuyu, et d’y ajouter la chair de crabe et les gombos et la ciboule coupés en rondelles. Pour ce qui est du gingembre, je le préfère frais, il est moins fort, mais le gingembre sec se râpe aussi très bien.
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3. Udon au boeuf au curry et crudités
- Udon
- Men-tsuyu
- Boeuf haché au curry japonais
- Crudités
- Sésame blond toasté

Udon au boeuf curry et crudités © Camille Oger
Ces nouilles-là, je les ai achetées en kit, donc je n’ai pas eu à préparer quoi que ce soit. Mais cuisiner du boeuf haché au curry instantané japonais (disponible dans toutes les bonnes épiceries asiatiques), c’est très facile. Pour le reste, rien de bien compliqué : on râpe ou taille en bâtonnets toutes les crudités possibles et imaginables, on ajoute du maïs, de la ciboule ciselée, et on dispose le tout sur des udon au tsuyu. Fastoche.
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4. Soba à l’oeuf mollet et nori
- Soba
- Men-tsuyu
- Oeuf mollet
- Nori en paillettes
- Wasabi

Soba à l’oeuf mollet et nori © Camille Oger
Le nori se trouve en paillettes dans le commerce, mais si on n’en n’a pas, on peut toujours tailler des feuilles d’algue aux ciseaux. Et un oeuf mollet, en France, c’est 5 minutes et 30 secondes de cuisson après reprise de l’ébullition. Mais au Japon, c’est très différent : le blanc doit rester liquide tout en cuisant, et on obtient ce résultat après 45 minutes de cuisson à 63,5°. Le blanc liquide et le jaune crémeux vont enrober les nouilles comme une sauce riche, c’est la meilleure manière de cuire les oeufs. On termine avec une pointe de wasabi.
Ces quelques ingrédients suffisent à donner l’une de mes recettes de nouilles froides préférées, un grand best-seller au Japon. C’est doux, un peu visqueux, relevé, salé, sucré aussi grâce au tsuyu, et léger malgré l’impression de richesse laissée par l’oeuf quasi-cru.
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5. Harusame au poulet et crudités
- Harusame
- Blanc de poulet
- Crudités
- 1 cuiller à café de sucre
- 2 cuillers à soupe de sauce soja
- 2 cuillers à soupe de vinaigre de riz ou jus de citron
- 1 cuiller à soupe d’huile de sésame
- Wasabi, pour les amateurs

Harusame poulet et crudités © Camille Oger
Contrairement aux apparences, ces nouilles mélangées ne sont pas sautées, mais simplement utilisées froides, comme la base d’une salade. Il suffit de mélanger tous les ingrédients solides, et de faire une sauce avec tous les ingrédients liquides et le sucre, puis de bien marier tout ce joli petit monde, et voilà. Un petit effet rouleau de printemps très agréable.
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6. Sōmen au shiitake et kinshi tamago
- Sōmen
- Men-tsuyu
- Shiitake
- Sauce soja
- Mirin
- Gingembre râpé
- Kamaboko (une sorte de surimi japonais, ici en forme de fleur)
- Kinshi tamago
- Ciboule

Somen au shiitake et kinshi tamago © Camille Oger
Là aussi, ce sont des nouilles en kit que j’ai achetées toutes prêtes. Si on les fait chez soi, il suffit de couper finement les shiitake et de les faire mijoter dans un peu de sauce soja et de mirin, de ciseler la ciboule et franchement, de se passer de kamaboko, parce que c’est joli, mais au niveau du goût, cela n’a pas d’intérêt. Et la manière dont c’est fait n’est pas forcément des plus charmantes. On ajoute tout cela aux sōmen, avec une petite louche de tsuyu et du gingembre râpé.
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7. Hiyamugi « Linda Louis » aux sansai
- Hiyamugi
- Men-tsuyu
- Sansai (champignons nameko – à défaut shimeji – warabi, takenoko, zenmai, champignons enoki, champignons kikurage…)

Hiyamugi aux sansai pour Linda © Camille Oger
Les sansai, ce sont les légumes de la montagne, et donc aussi les légumes de la forêt, voilà qui plaira à Linda de Cuisine Campagne. Au Japon, on les trouve en sachet, déjà cuits. Cela existe aussi en France dans les épiceries japonaises, et peut-être plus encore dans les épiceries coréennes. On rince les légumes et on les utilise tels quels, on les fait mijoter dans une sauce, ou on les fait revenir dans un peu d’huile de sésame, puis les sert froids sur un lit de hiyamugi au tsuyu, c’est très bon, un peu amer.
Si on n’a pas de mélange de sansai, on peut par exemple utiliser des fougères à réhydrater (les fameuses zenmai et warabi sont des fougères), trouvables en épicerie coréenne, des champignons enoki, nameko, shimeji (que je présente en détail dans cet article) et des champignons noirs en lamelles que l’on fera mijoter ou revenir.
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8. Soba au tofu soyeux
- Soba
- Men-tsuyu
- Tofu soyeux
- Beni-shoga
- Negi
- Katsuobushi

Soba au tofu soyeux © Camille Oger
Rien de bien traditionnel ici, j’ai improvisé avec ce que j’avais sous la main : du tofu soyeux coupé en cubes, du béni-shoga (gingembre mariné) en mini-cubes et de la ciboule ciselée, ainsi qu’un peu de wasabi et de katsuobushi (flocons de bonite séchée et fumée). Des soba, du men-tsuyu, et voilà.
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9. Udon aux crudités et oeuf mollet
- Udon
- Goma-dare
- Crudités
- Oeuf mollet
- Wakame réhydraté
- Mayonnaise pour les amateurs

Udon aux crudités et oeuf mollet © Camille Oger
Le recette ressemble beaucoup à celle des Hiyashi chūka, sauf que les nouilles sont ici des udon. Un peu de salade verte, de la tomate, des concombres, du jambon, du wakame réhydraté, du maïs, un oeuf mollet, et un peu de mayo (car les Japonais adorent la mayo), le tout arrosé de goma-dare.
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10. Rāmen « Patrick Cadour » aux pétoncles et kombu
- Rāmen
- Men-tsuyu
- Pétoncles
- Kombu no tsukudani
- Katsuobushi

Rāmen aux pétoncles pour Patrick © Camille Oger
Les pétoncles s’achètent déjà cuites à peu près n’importe où au Japon, et elles sont très bon marché. Le tsukudani, idem (du kombu mijoté dans la sauce soja et le mirin avec des grains de sésame). Et là, j’ai trouvé un tsukudani au kombu, alors j’ai voulu essayer. Je suis sûre que ça plairait à Patrick Cadour.
Plus costaud que les autres, ce plat de nouilles-là m’a particulièrement calée, mais j’y suis allée fort sur les pétoncles. On peut reproduire la recette chez soi, avec des rāmen et du tsuyu, et soit en achetant du kombu no tsukudani tout prêt, soit en le préparant soi-même. Enfin, on ajoute des pétoncles pochées, cuites au barbecue, sautées…
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11. Soba au boeuf, negi et wasabi
- Soba
- Dashi
- Boeuf, finement tranché
- Sucre
- Sake
- Sauce soja
- Kamaboko
- Negi
- Wasabi

Soba au boeuf et wasabi © Camille Oger
Ces dernières nouilles, je les ai encore achetées en kit, et je n’ai rien eu à faire. Mais faire mijoter le boeuf avec un peu de sucre, de sauce soja, de sake et de dashi n’est pas très compliqué ni très long : il faut simplement veiller à ne pas faire bouillir la préparation, et à cuire jusqu’à ce que la sauce ait bien réduit, soit environ une dizaine ou quinzaine de minutes. Servi froid sur des soba avec du tsuyu et du wasabi, c’est très bon.
La plupart de ces 11 plats de nouilles sont des classiques au Japon, à part un ou deux essais plus personnels. Mais dans toutes ces recettes, les nouilles, sauces et ingrédients sont interchangeables. Alors à votre tour, inventez vos propres recettes pour les derniers beaux jours de l’année !
Drôle, je suis sur un billet où je cause du katsuobushi (breton), je me disais que c’est bien le diable si tu n’as pas déjà traité du sujet en long et en large. Du coup je ne sais plus si c’est le diable ou un autre de mes potes qui m’a fait tomber par hasard sur ce billet tout neuf, via ton moteur de recherche.
Tu me connais bien, lorsque tu as fait ton teasing sur FB avec la première image de cet article, je me suis dit « pourvu qu’elle mette aussi cette recette avec des coquillages et des algues », merci donc, pour ça déjà et pour le clin d’œil. Je pense plutôt à cuire les pétoncles en marinière, avec un trait de mirin pas trop doux…
J’ai bien rit à la version pour Linda, il a plus de la moitié des ingrédients dont je ne connais pas le nom, ça va la brancher, c’est le cas le dire dans ses forêts où moi aussi j’adore de temps en temps m’asseoir sur des fourmis pour manger des guêpes. D’ailleurs, c’est bientôt la saison des champignons, je trépigne déjà.
D’ailleurs, presque toutes les versions sont intéressantes (de mon point de vue), et surtout ton rappel sur les différents types de nouilles est salutaire, je m’y perds toujours un peu.
T’es une fille géniale Camille… Non seulement tu nous concoctes des billets aussi instructifs qu’alléchants mais en plus, tu nous dédies des recettes… mieux : tu nous donnes des idées 🙂 Grâce à toi, j’ai envie de réaliser au printemps prochain ma propre composition de sansai à la française. Crosses de fougère, ail des ours, pousse de tamier, asperges des bois, ortie, pissenlit, violette, plantain, angélique… Sans oublier les champignons comme le mousseron de printemps et la morille. Le concept est juste excellent et j’ai hâte de le mettre en pratique en 2014 🙂 Billet chlorophyllé en perspective !
Je n’ai pas pu m’empêcher de faire des recherches sur ces fameux sansai afin de voir s’il y avait des plantes proches des nôtres. Eh bien oui : du pétasite (officinal chez nous, rarement consommé), de l’ail de cerf (présent également en France en montagne, mais rare), de la renouée du Japon (plante invasive en France, rarement consommée ou alors par les adeptes de cuisine sauvage qui préparent les pétioles amers comme de la rhubarbe/angélique en sucré ou en salé), plusieurs variétés de fougères, du persil sauvage (saveur proche de l’angélique), une variété d’ortie asiatique (urticante également), de l’anémone sylvestre (considérée toxique en France et jamais consommée), une variété de pissenlit local, une variété d’oenanthe comestible (attention la « safranée » française est très toxique), du kiwaï (qu’on trouve dans les magasins bio à l’automne), des jeunes pousses d’un arbre (tara_no_ki) consommées comme celles du tamier ou du houblon et enfin une variété locale de tussilage. Il y a d’autres plantes, mais je n’ai pas trouvé de corrélation avec des plantes françaises.
Le plus surprenant, c’est qu’il semblerait que les japonais osent consommer des plantes sauvages considérées toxiques chez nous… Est-ce qu’on serait trop frileux (médecine/botanique européenne versus médecine asiatique) ? Est-ce que les cas d’intoxications sont plus sévères ici ? Ou est-ce que les japonais, dans la justesse culinaire qui les caractérisent, savent bien les doser ? En tout cas, à travers ce bouquet de plantes sauvages, les japonais affichent clairement leur intérêt pour les saveurs amères et terrestres.
Encore merci pour ton clin d’oeil et comme je te le disais sur ta page FB, parmi toutes tes recettes de salades de nouilles, la 7 est décidément ma préférée 🙂
Bonjour,
Comme d’habitude, j’ai fait une petite ronde des blogs hebdomadaires et j’ai gardé vos posts pour la fin… Bien m’en a pris, je me régale toujours !
Celui ci en particulier a trouvé une jolie résonance avec une émission vue hier sur France 5 ou Arte (je ne me souviens jamais…) appelée : « Spaghetti et tutti quanti ». A ne pas s’y tromper, le Japon et la Chine sont aussi représentés !
Je n’ai trouvé que le site officiel d’Arte proposant d’acheter l’émission mais pas de lien pour la revoir… Je le mets dans le doute, ça peut intéresser quelqu’un :
http://boutique.arte.tv/global_food_spaghettis_et_tutti_quanti
Merci encore pour vos passions, vos reportages et textes s’en ressentent !
Gaëlle.
Merci Gaelle, je suis touchée ! Je vais aller voir ce qu’Arte nous a mijoté de ce pas…
Bonjour,
Je suis votre site depuis quelques semaines et j’ai pu en apprécier la qualité, aussi bien des textes que des photographies, l’humour et le constant renouvellement.
J’imagine qu’il n’est pas facile de conserver un tel niveau et que cela demande beaucoup d’efforts – bref je tenais simplement à vous remercier de nous faire partager votre travail.
Cordialement.
Merci de me lire ! Cela demande du travail oui, du temps, beaucoup de temps, de l’argent aussi, mais pas tant d’efforts que ça, car c’est un plaisir. Les retours sont de plus en plus positifs et nombreux, ça met du baume au coeur et ça me donne envie de continuer longtemps. Je ne suis pas sûre de pouvoir garder ce rythme sur la longueur, mais on verra ça plus tard.
Bonsoir Camille,
Un grand merci pour ces recettes toutes aussi tentantes les unes que les autres. J’ai pratiquement tous les ingrédients en stock et je fais les recettes selon l’humeur. Avec les vôtres, je vais vraiment pouvoir me lancer : plein d’idées nouvelles qui donnent envie ! Super !
Udonnement vôtre,
Olivia
Camille, vous êtes une fée !
Voici ce que, grâce à vous et à vos belles idées, j’ai préparé hier soir : nouilles soba froides, kimchi d’été (très léger, peu pimenté, mis à fermenter trois jours auparavant), varech (du kumbu, peut-être ?) conservé au vinaigre, filet de canard en salaison (cuit à la sauce de soja, peau d’orange et gingembre), petit salé très épicé (mais pas piquant). Le soba était arrosé de quelques gouttes d’huile de sésame, mais je me demande si de l’huile d’olive n’aurait pas fait l’affaire, le kimchi dans son jus, une touche de sauce hoisin avoisinait les viandes, c’était très joli à voir et très goûteux à manger. Tout était préparé maison bien sûr, sauf les nouilles au sarrasin que j’avais achetées en supermarché et l’huile de sésame achetée idem.
Les nouilles soba froides en salade, c’est drôlement bon. Il fait très chaud en ce moment en Alsace, et mon plat fleurait à la fois l’été, les vacances et le voyage.
Bien sûr, la belle pour qui j’avais concocté ce plat m’est tombé dans les bras, je ne connais pas de belle qui sache résister à un bon repas. Tout ça grâce à votre inspiration, ce que je me suis évidemment bien gardé de lui dire…
Et donc : merci encore pour le partage, comme on dit joliment sur Internet.
Ah oui : tout était froid, bien sûr (et les viandes étaient découpées en fines tranches). Ça va sans dire, mais mieux en le disant…
Merci Camille pour cet article sur les nouilles japonaises. Pour une fois, je connais les mets dont vous parlez. Je consomme très régulièrement des soba et des somen. Pour les udon, j’en ai acheté de calibre légèrement aplati (un peu comme des linguine) mais il doit exister bien des variantes. Mais moi, je les consomme à la française, c’est-à-dire comme des pâtes italiennes auxquelles elles ressemblent d’ailleurs: chaudes, avec du coulis de tomates et du basilic et sans bouillon!
J’ai essayé les vermicelles de soja aussi mais c’est tout à fait autre chose et aussi les vermicelles de konjac et alors là c’est une horreur!
Bref, il ne me reste plus qu’à me mettre en cuisine pour inventer des recettes de nouilles avec mes fonds de placard…
Un grand merci à vous Camille et très bonne continuation.
Bénédicte
Merci à vous Bénédicte pour ce commentaire, et merci de continuer à me lire malgré mon manque de réactivité (ma boîte mail est surchargée, j’ai laissé notre correspondance en attente faute de temps, bien qu’elle soit toujours très agréable). Vous avez bien raison, les nouilles asiatiques se prêtent à merveille aux arrangements européens, il m’arrive moi aussi de les arranger à l’italienne. Mais le tsuyu est tellement bon qu’il serait dommage de s’en priver, il donne aux soba et udon une tout autre dimension !
Quant aux nouilles de konjac, j’ai pu voir à travers les réactions des différents lecteurs français qu’elles étaient loin de faire l’unanimité… Ce que je comprends parfaitement, je n’en suis pas une grande fan moi non plus. Les nouilles au blé ou au sarrasin sont bien plus savoureuses et leur texture est nettement plus agréable. En fait, j’en vois souvent au Japon en oden, une sorte de pot-au-feu japonais, au milieu d’autres ingrédients – champignons, daikon, oeufs, tofu etc – mais à part cela elles sont loin d’être aussi omniprésentes que les soba, udon et rāmen.
Recettes très alléchantes et superbes photos, bravo,bravo !!!
une belle exigence de qualité tout au long de ton blog dont je suis fière !
Mm
Bonjour Camille,
merci pour ce super article..
une question : où te procures tu tes soba? y a t »il des magasins spécialisés dans Paris?
Merci
Merci Gonzo,
Il y en a des pas si mal chez Kioko (et il faut en profiter, tout est à -20% jusqu’au 30 septembre donc c’est à peu près abordable pour une fois) : http://www.kioko.fr/fr/recherche?tag=nouilles+japonaises
Sinon je n’ai jamais posé la questions aux restaurants spécialisés, mais peut-être qu’ils vendent des soba fraîches.
Bonjour Camille,
super article super photo qui me donne envie de manger!