Inasal, le barbecue du coin devenu fast food

Inasal, ou Mang Inasal (Monsieur barbecue en hiligaynon, un dialecte philippin) est l’une des chaînes de restaurants omniprésentes aux Philippines. Ce n’était en 2003 qu’un petit restaurant d’Iloilo, proposant des spécialités de Bacolod, la ville d’en face. On y servait des grillades au barbecue, traditionnellement vendues dans la rue. Fort de son succès, l’établissement a lancé une franchise quelques années plus tard. En 2009, il y avait une centaine d’Inasal à travers l’archipel. En octobre 2010, le géant de la restauration rapide Jollibee a racheté la marque et en a fait un véritable empire.
A présent, Inasal est partout, avec près de 500 points de vente. Les spécialités locales sont devenues des best-sellers à l’échelle nationale. Un peu comme si on avait une chaîne de fast food qui proposait du confit de canard dans toutes les villes de France. Ou de la fondue savoyarde.
Honnêtement, chez Inasal, on mange plutôt bien. On trouve du poulet, du porc et du bangus, le poisson-star des Philippines, grillés et accompagnés d’une sauce géniale dont les Philippins raffolent. Elles est en effet composée de tous leurs ingrédients favoris : de la sauce soja, du vinaigre, du jus de calamansi, du jus de poulet et du piment. Le restaurant propose des menus copieux : un quart de poulet ou deux travers de porc avec du riz à volonté pour 99 pesos, soit à peine plus d’1,50 euros. Ce qui en fait l’une des chaînes de fast food les moins chères du pays.
Paa et Pecho pour le dîner
On peut également venir pour le goûter, la fameuse merienda, et manger des burgers. On a beau avoir du mal à s’y faire, le burger, comme les spaghetti, sont des goûters philippins classiques. Attention, chez Inasal, on la joue esprit local. Si on fait des burgers, alors ce seront des burgers pinoy : du pain indigne de ce nom, un steak bien trop fin, et un étrange gravy aux champignons. Ils sont servis avec des kamote fries, des frites aux patates douces. Le tout pour 50 pesos, soit moins d’1 euro.
Ce soir, j’ai pris deux menus à base de poulet. L’un est un Paa, c’est-à-dire une cuisse et un haut-de-cuisse. Le deuxième est un Pecho, soit une aile et un blanc. Les deux morceaux sont servis avec du riz emballé dans une feuille de bananier, et accompagnés de la fameuse sauce magique, d’un piment et d’un calamansi. La viande est croustillante dehors, moelleuse et juteuse dedans. Peu gras, bien assaissonné, ce poulet a beau venir d’un fast food, il est bon. Pour les soirs de grosse flemme, je ne cracherais pas sur un Inasal à Paris.
À chaque fois que je vais à Iloilo, j’ai la chance de manger dans le tout premier Inasal, juste à côté du Mary Mart Mall. J’adore.