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Manger halal au Japon
Au Japon, les Musulmans sont peu nombreux. Une communauté aussi réduite et marginale doit savoir s’organiser pour tout ce qui est du manger, car le halal ne court pas les rues par ici. J’ai profité du Ramadan pour aller à la rencontre des Musulmans du Japon dans la plus grande mosquée d’Ōsaka. Le but étant de comprendre comment ils se débrouillent pour manger selon les préceptes de l’Islam dans un pays où rien n’est fait pour leur faciliter la vie.
Mardi 9 juillet, Ōsaka. C’est le premier jour du Ramadan. Le soleil se couche doucement sur la rivière Kanzaki, les gens sortent du travail, rentrent chez eux, passent sur leur vélo. Il y a du monde à Ōsaka, c’est la troisième ville du pays après Tōkyō et Yokohama. Au milieu des bars à sake et des magasins de tabac se dresse une mosquée toute neuve. Malgré sa taille modeste, c’est la plus grande – et l’une des seules – de la région. On trouve relativement peu d’espaces de prière pour les Musulmans au Japon, tout simplement parce qu’ils sont une infime minorité.
En tout, il seraient environ 165 000 pour 126 millions d’habitants. 100 000 d’entre eux sont des immigrés venus du Pakistan, d’Inde, de Malaisie et d’ailleurs, et 65 000 sont japonais. C’est une communauté hétéroclite, éparpillée, qui passe quasi-inaperçue. Son intégration culturelle se fait le plus souvent sans le moindre problème, car les Japonais sont extrêmement tolérants en matière de religion. La véritable difficulté, c’est en réalité de trouver à manger. Le commerce des produits halal représente en effet un véritable marché de niche. Et la gastronomie nippone n’est pas du tout adaptée aux principes de l’Islam.
Manger halal au royaume du porc
On comprend tout de suite cette question cruciale en abordant la mosquée d’Ōsaka : tout autour, c’est le royaume de l’alcool et du porc sous toutes leurs formes. Entre un magasin de cigarettes et un bar à sake, les fidèles commencent à se rassembler. Ce sont principalement des immigrés pakistanais, indiens, indonésiens, malais, ouzbeks et tchadiens.
Au pied de la mosquée, il y a un commerce d’importance capitale : une épicerie spécialisée dans les produits halal. C’est une rareté dans l’archipel nippon. Yasmin, une Japonaise mariée avec un Indien et convertie à l’Islam depuis 16 ans, m’explique les difficultés du manger halal au Japon : « Il n’y a que 3 boutiques du genre dans tout Ōsaka. Et seulement 3 restaurants certifiés halal. Il y a des milliers d’enseignes pour acheter à manger mais nous n’y avons pas vraiment accès. On trouve par exemple énormément de plats préparés, et aucun d’entre eux n’est fait spécifiquement pour une clientèle musulmane. Ici, soit on cuisine à la maison, soit on sort au restaurant, ce qui est très rare. »
Le problème du manque de commerces spécialisés dans le halal est accentué par l’usage du porc dans la gastronomie japonaise. C’est en effet un ingrédient fondamental, surtout dans la cuisine populaire. Le porc est la viande la plus consommée ici, en tonkatsu, en saucisses, en bacon, en yakitori et autres gyoza. C’est aussi la base de bon nombre de bouillons, notamment pour les soupes de ramen.
« Les autres viandes ne sont pas halal pour autant, ajoute Yasmin, donc nous ne sommes pas plus avancés. Elles sont elles aussi interdites. » Il n’y a en effet pas de viande halal produite localement, un obstacle de taille pour cuisiner au quotidien.
L’alcool omniprésent dans la cuisine japonaise
« Il existe une tradition végétarienne au Japon, cela pourrait éventuellement résoudre le problème en le contournant, mais la vraie difficulté ici, c’est l’alcool. » On n’y pense pas forcément immédiatement, mais la cuisine japonaise en fait en effet un usage extensif. On retrouve du mirin et du sake à peu près partout.
Le riz des sushi, il n’est pas halal, les légumes teriyaki non plus, ni la sauce des soba, des salades ou du reste… Bref, même si la ville regorge de restaurants – le Japon en général voue un culte à la nourriture, et Ōsaka encore plus – et de bonnes choses à découvrir, il faut tirer une croix sur tout ça et cuisiner soi-même.
Alors qu’il est bientôt l’heure de rejoindre la salle de prière, je jette un oeil aux rayons du magasin de produits halal, bien remplis : il y a là principalement des imports de conserves et légumes secs pakistanais, des snacks indiens, des boissons, sauces et pains malais, et un grand rayon de viande surgelée de boeuf, poulet et mouton.
Comme la plupart des immigrés musulmans du Japon viennent d’Asie, pas de trace de produits africains ou arabes. Pas de rayon frais non plus. Pour ce qui est des fruits et légumes, pas besoin de se compliquer la vie, on peut faire ses courses dans n’importe quel magasin japonais.
Les hommes et les femmes se séparent, nous gagnons nos salles de prière respectives. Du côté des hommes, il sont une soixantaine, mais chez les femmes, il n’y a pas foule, car les elles peuvent prier à la maison : nous sommes 4 adultes et 4 enfants. À part Yasmin et moi, toutes sont pakistanaises. On étend des bâches sur les tapis, on attend un peu, quelqu’un toque à la porte. Les gamines courent chercher de grands plats déposés au sol par les hommes qui se sont éclipsés avant que nous ayons eu le temps d’ouvrir la porte.
Iftar pakistanais pour mettre tout le monde d’accord
Ce premier repas du Ramadan – appelé iftar en arabe – c’est une vraie fête, autant pour moi que pour eux. Un banquet royal sur bâche : il y a là des montagnes de fruits – ce qui n’arrive jamais au Japon vu leur prix – qui ont tous été importés spécialement, dont des pommes, des raisins, des figues fraîches, des dattes, et puis des pakora magiques faits avec amour par les hommes. Les pakora, ce sont des petits beignets – en l’occurrence de pomme de terre – appréciés dans toute l’Asie du Sud. Pour étancher notre soif, nous buvons du jus de grenade, une boisson très importante du monde perse au sub-continent indien.
Lorsqu’on rompt le jeûne, on mange beaucoup. Ces plats garnis de douceurs n’étaient que des hors-d’oeuvre. On toque à nouveau à la porte, et cette fois, c’est un biryani de poulet comme là-bas qui apparaît. Une merveille. Les hommes en charge du repas sont pakistanais, et la cuisine de ce pays est savamment épicée : c’est juste relevé comme il faut, sans tomber dans l’excès.
Outre le fait que la majorité des fidèles viennent du Pakistan, ces plats modérément épicés sont un excellent choix pour satisfaire les palais de tous les fidèles présents, qui viennent aussi bien du Tchad que de Tunisie ou d’Ouzbékistan. Je n’ai pas pu prendre de photos de l’intérieur de la mosquée, et donc de la nourriture, lieu sacré oblige. Vous n’avez qu’à imaginer.
Salwa et Hina, qui sont pakistanaises, m’expliquent qu’elles cuisinent exclusivement des produits importés ou presque, car elles préparent des plats de chez elles. Elles sont installées au Japon depuis peu : 1 an pour l’une, 2 mois pour l’autre, et ne connaissent pas la cuisine japonaise. Elles passent leur temps à courir entre les 3 malheureux commerces musulmans de la ville pour préparer à manger. « Ce n’est pas facile, me dit Salwa, ça demande plus d’efforts ici que dans beaucoup d’autres pays. Mais personne ne s’en plaint, il faut juste savoir s’organiser. »
Cuisiner japonais et halal, le grand écart
Pour Yasmin qui est japonaise et vit ici depuis toujours, le problème est un peu différent. Elle a véritablement dû changer ses habitudes alimentaires. Ce qui n’est pas évident, car tout son apprentissage du goût et de la cuisine sont japonais : « Mon mari vient du Nord de l’Inde, mais je ne sais pas cuisiner indien. Je fais un massacre à chaque fois. Alors je cuisine japonais, mais en respectant les principes de l’Islam. Parfois, cela revient à faire le grand écart. On doit trouver des substitutions à certains ingrédients, on apprend à se passer d’autres. Toutes les recettes doivent être adaptées, réinventées. »
Et part ça, comment vit-on le fait d’être Musulman au Japon ? « Très bien, » m’explique Yasmin, dont le prénom musulman est joliment choisi, car le jasmin est une plante aussi importante dans le monde arabe qu’au Japon. « Les Japonais sont libres de leurs croyances. On a un nombre de religions et sectes incroyables ici, la liberté de culte est une réalité. »
Finalement, ce qui pose le plus de difficultés n’est pas de s’intégrer au niveau religieux. Ni au niveau professionnel. Le port du voile ne pose aucun problème au travail, il n’y a même pas à en discuter. « Quand j’avais des rendez-vous d’affaires, je mettais un chapeau par-dessus parfois, les gens croyaient simplement que je venais de la cambrousse, » plaisante-t-elle.
Il est surtout compliqué de sortir de la norme physique dans un pays où la norme est reine. « Ce qui me vaut des regards en coin quand je sors dans la rue, ce n’est pas la signification de ma tenue vestimentaire, la croyance qui est derrière. C’est la tenue en elle-même qui surprend, tout simplement parce qu’elle sort de l’ordinaire. On me voit comme une bête curieuse, pas comme une Musulmane. Ma corpulence rondelette pose exactement le même problème. On n’aime pas vraiment que les choses soient trop différentes au Japon. »
Nous sortons faire une pause avant de reprendre une prière bien plus longue, et un repas bien plus grand. Je retrouve les hommes, dont Bhutta, un émigré pakistanais installé là depuis plus de dix ans. Ironie du sort, buta en japonais, qui se prononce comme son prénom, ça veut dire « porc ». Pour lui non plus, l’intégration n’a jamais posé le moindre problème, au niveau ethnique ou religieux. Il travaille dans l’import-export de voitures et motos d’occasion, comme la plupart des Pakistanais du Japon.
Si la question du manger halal demande des efforts pour lui comme pour les autres, il me confirme que la communauté musulmane du Japon vit tranquille, sans obstacle politique, sans crispation religieuse. « Je suis chef d’entreprise, ma famille est ici, j’ai de bons rapports avec les Japonais, un endroit pour prier, tout va bien. En ce qui concerne les restaurants et épiceries, c’est un peu difficile, mais à Kobe, où la communauté musulmane est plus importante, ce n’est même pas vraiment un problème. On vit bien tous ensemble. » Sur ces mots qui font plaisir, je laisse les hommes et femmes retourner aux festivités. Ramadan Mubarak !
Bel article sur cette micro-communauté. Je n’avais absolument pas pensé au fait que le riz au Japon ne soit pas halal du fait de sa préparation (ma première réaction ayant été « au pire ils ont les sushi et les sashimi »).
Ça donne vraiment envie de voir des images de comment ça se passe ce repas dans la mosquée… Je n’ai qu’à imaginer comme tu le dis !
J’ai pris une ou deux images mais je dois les garder pour moi… Enfin, tu pourras les voir, mais je ne peux pas les diffuser sur le site. Tu peux toujours profiter de l’Aïd pour voir comment ça se passe là où tu es, il doit y avoir une chouette ambiance en Indonésie/Malaisie, et leurs mosquées sont sublimes.
Bonjour, en fait les avis des savants en islam divergent, mais il faut retenir que le prophète était un consommateur de vinaigre et qu’il trouvait ça très bon.
Les avis divergent car le prophète avait interdit à des enfants héritant de cuve de vin de faire du vinaigre avec. Car l’alcool est interdit en islam. Mais ce qui enivre en grande quantité et interdit en petit quantité ce qui n’est pas le cas du vinaigre. Vous pouvez en consommer en grande quantité vous ne sera pas saoul.
Bonjour, ayant pour objectif de partir au mois de mars 2018 au Japon avec des amis, j’ajoute le lien de cette page sur mon bureau. Étant de confession musulmane tu as posté des liens intéressants et j’y reviendrai en temps et en heure. D’ailleurs merci beaucoup.
Un sujet interessant. On n’y pense pas vraiment les musulmans en Asie de l’Est, c’est vrai que pourtant il y en a. C’est bien de les voir vivre harmonieusement avec la culture locale.
Comme ils sont si minorité, et peu connu au Japon, ils échapperaient le méchant œil de l’extrême droite japonais…
En lisant ton article, j’ai trouvé une chose pas tres logique, s’ils n’utilisent pas de mirin, le vinaigre devrait être interdit aussi…?
Pas de vinaigre non plus, c’est ce que je sous-entendais en disant que le riz des sushi n’est pas halal… Mais tu as raison, ce n’est pas très clair, je vais corriger ça.
Je suis tombé par hasard sur cet article et je trouve ton reportage intéressant.
Je suis moi même musulman du coup je me suis posé beaucoup de questions tout au long de l’article, notamment pourquoi tu sous-entendais que le riz des sushis n’était pas hallal par exemple.
Si c’est simplement dû à la présence de vinaigre, je tenais à ajouter quelques informations concernant le fait que le vinaigre soit hallal ou non. En fait il y a des avis divergents des savants de l’islam concernant ce point. Certains disent que c’est hallal et d’autres pas (en se basant sur des arguments jurisprudentiels). Ensuite, chacun est libre, à la lumière des arguments jurisprudentiels de se faire un avis sur la question. Me concernant, je considère que c’est parfaitement hallal et d’ailleurs je me fais régulièrement mes propres sushis en mixant différent types de vinaigres (dont le vinaigre de riz).
J’aurais bien aimé que tu m’apportes un complément d’informations concernant le paragraphe suivant « Le riz des sushi, il n’est pas halal, les légumes teriyaki non plus, ni la sauce des soba, des salades ou du reste ». Et notamment pourquoi les musulmans au japon considèrent ces préparations comme non hallal.
Bonjour Kisame,
merci pour ton commentaire, je n’ai effectivement pas été assez précise : dans la sauce teriyaki, la sauce des soba, et l’assaisonnement de la plupart des salades, il y a toujours du sake et du mirin, deux produits alcoolisés. Quant au vinaigre du riz, qui est lui aussi omniprésent, il n’est pas considéré comme halal par les musulmans que j’ai rencontrés à Osaka pour la même raison (même si le degré d’alcool est faible).
Cette histoire de vinaigre est intéressante, pour ceux qui veulent lire plus loin : http://www.islamophile.org/spip/Le-vinaigre-de-vin.html
En effet, on peut considérer que le vinaigre est halal ou non. Le Conseil laisse chacun libre de se faire sa propre opinion comme tu l’expliques. Si ces préceptes sont censés être internationaux, en réalité, on sera plus ou moins strict ou coulant selon les cultures de l’Islam. Les familles fraîchement débarquées du Pakistan que j’ai rencontrées au Japon étaient par exemple, dans leur pratique religieuse, bien moins souples que mes amis musulmans français.
Le cadre dans lequel on pratique sa religion, plus ou moins modéré, joue énormément sur la notion de ce qui est permis/interdit, pur/impur. Dans les pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale notamment, le cadre est souvent très strict, bien plus strict qu’en France, mais aussi plus strict qu’au Maghreb à de nombreux niveaux. Un aliment comme le vinaigre, qui a fait jurisprudence, peut être considéré là-bas comme pas assez « sûr ». L’idée étant que s’il était vraiment halal, on n’aurait pas eu besoin de jurisprudence…
En Malaisie et en Indonésie également, la pratique de l’Islam est souvent très stricte, voire carrément crispée dans des coins comme les Moluques. Je l’ai vu notamment à Ambon, où le cadre religieux est extrêmement sévère au niveau alimentaire, vestimentaire etc. Là-bas, on ne plaisante pas avec le vinaigre. On utilise du citron vert pour acidifier les plats, jamais de vinaigre. Aux Philippines en revanche, l’usage du vinaigre est tout à fait toléré par la plupart des chefs religieux et des fidèles. Chacun est laissé libre d’en consommer ou non.
Bref, tout dépend d’où viennent les musulmans et dans quel cadre ils ont été élevés/se sont convertis. Les musulmans que j’ai rencontrés au Japon venaient principalement de régions à tendance stricte, comme le Pakistan, certains coins d’Ouzbékistan, d’Inde etc. L’usage du vinaigre était impensable pour eux.
Enfin, et surtout, la plupart d’entre eux venant tout juste d’arriver au Japon, et n’ayant jamais voyagé auparavant, ils étaient un peu perdus face à une culture alimentaire différente de la leur. C’est un véritable grand écart. Au-delà des préceptes religieux, certains n’ont jamais utilisé de vinaigre tout simplement car, dans leur région d’origine, personne n’en utilise. En arrivant au Japon, ils ont peu de repères alimentaires, peu de produits connus, pas de sigle « certifié halal » pour les guider sur les aliments disponibles dans les grandes surfaces japonaises classiques. Ils préfèrent donc tout simplement éviter les produits japonais qu’ils connaissent mal et dont ils ne sont pas sûrs.
J’espère avoir répondu à tes questions 🙂 N’hésite pas si tu as des remarques, je trouve ce sujet très intéressant et ton point de vue est enrichissant.
Bonjour,
En tous cas, ça fait plaisir de voir que tu es assez bien informée.
Merci pour ce complément d’informations. Ce que tu dis sur l’aspect psychologique et l’appréhension face à un environnement inconnu où l’on manque de repère est tout à fait intéressant et tout à fait juste d’ailleurs.
Ensuite, je tenais simplement à t’apporter un petit complément (qu’il est possible que tu connaisses déjà) pour comprendre pourquoi dans certaines régions et sur certains point on est plus ou moins stricte sur certains points.
Chez les musulmans sunnites, il existe 4 écoles jurisprudentielles principales : les malékites, les hanbalites, les schaféïte et les les hanafites (dérivant toutes les 4 de 4 grands savants musulmans qui ont fait un effort poussé de définition et de recherche sur l’ensemble des pratiques qui été licites ou illicites du point de vue de l’islam).
Selon les régions du monde, les musulmans suivent en majorité une école plutôt qu’une autre. Par exemple, en Afrique du nord, c’est plutôt l’école jurispridentielle malékite qui est adopté.
L’école schaféïte est bien représentée en Asie du sud est. Le rite hanafite est quand à lui bien représenté vers le Pakistan, l’Inde etc… Et le rite hanbalite est bien implanté en Arabie Saoudite notamment. Bien entendu, il n’est la question que des sunnites. Les chiites ayant eux même un certain nombres de courants.
Mais en général, quand on étudie une question jurisprudentielle, on fait souvent référence à l’avis donné par ces quatre grandes écoles. Et la majorité des personnes se contentent de suivre l’avis de l’école de pensée qu’ils suivent. Mais il est bien entendu tout à fait permis à chacun d’étudier les différentes argumentations et de se faire son propre avis sur la question. Ce qui n’est pas forcément à la portée de n’importe qui, du fait des conditions sociaux économiques notamment, du fait d’autres aspects comme l’analphabétisme mais aussi du fait que ça nécessite un certain bagage du point de vue des connaissances (un grand nombre de personnes n’ayant jamais lu un livre sur ce qu’on appelle le fiqh islamique et qui traite en général de ces questions, la transmission de l’information se faisant du coup plus par tradition orale) etc… Du coup, certaines pratiques deviennent un peu plus encrées et passe dans le cadre de la tradition et ne reste plus simplement dans le terrain de la religion.
Par contre je constate que tu as beaucoup voyagé et que tu sembles très ouverte d’esprit et curieuse et c’est très appréciable. En tous cas, merci encore pour ton témoignage et pour ton site que je trouve très bien.
Merci beaucoup Kisame pour ces compléments d’information précieux, et pour tes compliments, je suis touchée !
Bonjour Camille! Merci pour cet article instructif pour être sincère j’étais à 1000 lieues d’imaginer qu’une communauté musulmane existe au Japon. Mais ce qui me frappe le plus c’est la tolérance des japonais et leur facile intégration. Ta plume et ton ouverture d’esprit mènent cet article d’une façon si agréable que j’ai trouvé ton article trop court! Enfin un goût de trop peu si je peux me permettre de faire un jeu de mots culinaire mdr. Concernant le vinaigre je peux citer ceci: http://www.quran-m.com/firas/france/index.php/en-medecine/189-les-vertus-du-vinaigre les phrases du début notamment.
J’avais déjà découvert ton blog avec l’article sur la salade niçoise et là je le redécouvre avec cet article! Compte sur moi pour revenir plus souvent! Passe une bonne fin de we
merci pour cet article très intéressant et pour ton ouverture d esprit ;-).
Bonjour, il y a des choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord dans cet article, et j’aimerai bien que son auteur si il le veut bien me réponde pour qu’on puisse dialoguer.
« Ce premier repas du Ramadan – appelé iftar en arabe – c’est une vraie fête, autant pour moi que pour eux »
Grosse erreur, le ramadan est avant tout fait pour ressentir la détresse des plus démunis qui n’ont pas les moyens de manger tous les jours, et ce n’est en aucun cas une fête. Il y a effectivement un « ftarr » -qui signifie « repas », ou plus généralement « manger » en arabe- le soir, mais il n’est en aucun cas conseillé de se sur-nourrir durant celui-ci.
Et ce n’est pas la seule erreur, il y a plein d’aliments dont il est dit qu’ils ne sont pas halal mais qui le sont en réalité. L’islam permet de manger la viande non-halal -hormis le porc- si on n’a pas le choix.
Le riz non plus n’est pas soumis à une quelconque interdiction en islam, sauf si il est toxique pour l’homme, ce qui est loin d’être le cas dans les sushis par exemple.
Bien à vous.
Bonjour,
Le riz des sushi n’est pas forcément considéré comme halal (vous pouvez vous reporter aux commentaires précédents qui expliquent les choses plus clairement) car il est toujours vinaigré, voire parfois carrément alcoolisé. C’est pour cela que précise « le riz des sushi » et pas le riz tout court : les Japonais mangent du riz tous les jours, mais il est servi nature la plupart du temps, sauf pour les sushi.
Pour la viande, tout dépend où on est : les Musulmans d’Indonésie ou d’Inde ont une pratique bien plus stricte qu’au Maghreb par exemple. Toute viande non halal est interdite là-bas. Et comme les Musulmans du Japon sont en majorité Asiatiques, ils ne plaisantent pas avec la viande…
Quant à votre première remarque, merci d’avoir donné des précisions. Non, on n’en pas censé se gaver pendant le Ramadan, mais cela n’empêchait pas, lors des repas de Ramadan auxquels j’ai participé, au Japon ou ailleurs, une abondance de nourriture que tout le monde mangeait avec beaucoup de plaisir… Vous me citez à contresens ; quand je dis que c’était une vraie fête, autant pour eux que pour moi, c’est vrai. Je ne suis pas en train de donner une définition mais de raconter l’ambiance de cette soirée : ils étaient ravis, le coeur en fête, et moi aussi. Je n’ai jamais dit que « iftar » voulait dire « fête »…
Bonjour Ryujisan,
Le jeune du ramadan n’est pas pour ressentir la détresse des plus démunis (bien que ce soit une raison sup) mais pour détacher son esprit des désirs et besoin charnels et matériel afin de se consacrer a plus de spiritualité. L’esprit étant obligé de s’abstenir de chercher sa nourriture, se concentre sur le spirituel. Voila pourquoi il est conseillé de multiplier les lectures religieuse et les actes d’adoration durant cette période.
Cordialement
Merci Mohamed !
Cette concentration sur le spirituel défie d’ailleurs la logique au niveau corporel, c’est quelque chose qui a tendance à fasciner les non-Musulmans qui ne comprennent pas « comment ça marche ». D’ailleurs, aucun médecin ne déconseille ce jeûne aux croyants, sauf cas particuliers (femmes enceintes par exemple). On voit en effet que ce jeûne désiré n’atteint en rien les capacités physiques des fidèles. Il peut même, dans certains cas, les développer, preuve que le corps, sans nourriture physique, peut temporairement garder ses fonctions intactes grâce au spirituel. La foi est un moteur, et même un meilleur moteur que trois repas par jour. Il y a eu de nombreux articles à ce sujet durant la Coupe du Monde : http://www.lexpress.fr/actualite/sport/football/coupe-du-monde-comment-les-joueurs-vont-ils-gerer-le-ramadan_1555360.html
Bonjour Camille,
J’ai trouvé cet article très intéressant, et assez surprenant à vrai dire. En effet, on se retrouve grâce à vous plongé dans le quotidien de ces quelques musulmans dans une région où on pense ne pas en trouver. Cependant je voulais savoir comment ces quelques musulmans ont réussis à s’intégrer au sein de cette société japonaise et retrouve t-on au Japon les mêmes « problèmes » que nous rencontrons en occident (intégration de l’islam au sein d’une société millénaire ou du monde du travail, port du voile intégral, etc)
Cordialement.
Cher Voyageur,
Certaines des femmes avec qui j’ai partagé ces moments portaient le voile intégral (enfin, pas dans la salle de prière – j’adore avoir le privilège de voir les femmes se dévoiler). D’autres ne portaient qu’un petit foulard, à peine noué… Tout dépend d’où elles viennent. Il y a des milliers de manières de vivre l’Islam, c’est une religion décentralisée et forcément multiple.
En tous cas, les tenues vestimentaires religieuses n’ont pas du tout le même sens et le même poids au Japon et chez nous. Vous croisez souvent des bonnes soeurs, des prêtres, des évêques dans la rue en France ? Et d’ailleurs, un pur catho, il s’habille comment ? Nous n’avons plus du tout l’habitude de voir des vêtements religieux. Au Japon, c’est très différent : on voit des signes de religion tellement extrêmes au quotidien qu’un voile intégral ne risque pas de causer des émeutes : les « nonnes » sôtô zen se rasent le crâne par exemple… Ces femmes-là, on les respecte, on ne les regarde pas comme des bêtes curieuses dans la rue, on ne se moque pas d’elles, on ne leur fait pas de réflexions désobligeantes. Et il en est de même pour les femmes voilées. La religion existe encore dans l’espace public. Elle ne prêche pas à tous les carrefours, mais elle ne se cache pas non plus. Elle a le droit d’exister. Ce qui est religieux en général et plutôt traité avec respect et distance au Japon.
Pour l’intégration, c’est une question d’effort : au Japon, c’est un peu marche ou crève. Pour tout le monde hein, pas seulement pour les immigrés. Donc si on débarque fraîchement, musulman ou pas, l’intégration se gagne uniquement si on est prêt à faire des efforts linguistiques – c’est la base – et si on trouve du travail. Comme la communauté musulmane vient principalement de pays pauvres d’Asie, elle s’organise pour faire de l’import-export, parce qu’entre un pays riche et un pays pauvre, ça marche toujours. Du coup il y a du travail, et tout fonctionne correctement.
Quand on est Musulman et Japonais, c’est autre chose : il n’y a par définition pas d’intégration à faire car ce qui prime pour un Japonais, c’est votre nationalité, pas votre religion. Si vous êtes Japonais, vous êtes intégré, point. Peu importe que vous soyez zen, krishna ou converti à l’Islam, vous êtes Japonais. Quand je dis que la nationalité prime, ce n’est pas une blague : c’est d’une importance capitale au Japon. On ne peut d’ailleurs pas demander la nationalité japonaise et garder sa nationalité d’origine si on s’installe là-bas. C’est une nationalité exclusive. Il faut renoncer à être français ou autre et faire l’effort de jouer le jeu. Les seules personnes à avoir la double nationalité sont les enfants de couples mixtes (père ou mère japonais et autre parent d’une autre nationalité).
Enfin bref, difficile de comparer la situation japonaise et la situation française à tous ces niveaux, car nos sociétés n’ont pas les mêmes valeurs du tout.
« j’adore avoir le privilège de voir les femmes se dévoiler » : donc tu t’es soumise à leur règle. J’imagine que tu as lu le coran et que tu connais ton statut du point de vue de l’islam.
« Il y a des milliers de manières de vivre l’Islam, c’est une religion décentralisée et forcément multiple. » : Des milliers, peut-être, si on analyse jusqu’au poil de barbe près. Seulement tous les musulmans au moins croyants ont le coran comme fondement spirituel ET politique. Je n’en ai lu qu’une partie et crois-moi, c’est pas jojo. Décentralisée… ? Tu veux dire une religion de déracinés ? Effectivement, la preuve la plus marquante de cela au sein de cette religion est le djihad.
« Et d’ailleurs, un pur catho, il s’habille comment ? » : En large majorité, ils s’habillent sans extravagance et assez humblement.
» les « nonnes » sôtô zen se rasent le crâne par exemple… Ces femmes-là, on les respecte, on ne les regarde pas comme des bêtes curieuses dans la rue, on ne se moque pas d’elles, on ne leur fait pas de réflexions désobligeantes. » : C’est normal, c’est leur culture ! Que leurs ancêtres ont mis des millénaires à fonder… concernant le bouddhisme, plus tardif, ça a été accepté parce qu’il porte en lui une large tolérance. D’ailleurs le shintoïsme, religion traditionnelle japonaise extrêmement ancienne existe toujours en majorité là-bas. Je doute fort que ce sera le cas quand l’islam deviendra largement plus développé.
« Et il en est de même pour les femmes voilées. La religion existe encore dans l’espace public. Elle ne prêche pas à tous les carrefours, mais elle ne se cache pas non plus. Elle a le droit d’exister. » :
« Exister » ben, non, justement, parce qu’elle est voilée selon le rite musulman (d’ailleurs le féminin n’existe pas en langue arabe, c’est dire…). Ça marche aussi, mais à un niveau moindre pour les « dévoilées » qu’on croise de plus en plus souvent chez nous, hélas.
Je ne pense pas que votre précédent message vaille la peine que je continue à y répondre.
J’adore les gens qui n’ont lu qu’une partie du Coran mais vous expliquent comment ça marche. Ce sont les meilleurs. Vos propos sont étonnants, pour quelqu’un qui fait semblant d’avoir compris ce qu’est l’Islam. Décentralisé, ça veut dire qu’il n’y a pas d’équivalent du pape chez les musulmans. Du coup, d’un pays, voire d’une région à l’autre, cette religion n’est pas du tout pratiquée de la même manière. Je suppose qu’en évitant les musulmans comme la peste, vous n’avez pas dû vous en rendre compte.
Comme votre expertise en théologie et en histoire va loin, sachez que la culture japonaise n’existait pas il y a des milliers d’années. Et l’école Sōtō encore moins. Elle a été fondée au 13e siècle. Elle est encore considérée comme une secte et non une religion. Elle est issue du bouddhisme, qui est venu environ quatre siècles plus tôt au Japon, pas après – sérieusement, où trouvez-vous vos infos ? – et qui a été imposé au peuple japonais. Le bouddhisme hardcore comme on le pratiquait à l’époque, ce n’était pas le truc new age trop cool que vous imaginez. C’était un système de castes ultra-rigide, vraiment pas fun. Les gens n’étaient du tout contents de cette conversion forcée. Quant au shintoïsme, ce serait un peu compliqué à expliquer en quelques lignes, mais en fait, le plus simple, ce serait que vous lisiez des livres, que vous alliez à l’école, ou un truc comme ça.
Normalement, les messages xénophobes, je ne les publie même pas. Mais pour vous, j’ai fait une exception. Peut-être que quelqu’un aura le courage et la patience de vous répondre – moi je vais m’arrêter là, ce serait trop long -, et peut-être même qu’il vous apprendra un ou deux trucs. Mais faites attention hein, il y a des musulmans qui traînent sur mon site, et même qu’ils lisent le Coran, et certains sont carrément des femmes voilées. Ils sont SU-PER DANGEREUX. Il n’y a qu’à voir la teneur de nos échanges dans les commentaires, c’est horrible, on parle d’alimentation halal, ça fout la trouille.
Avec une telle tirade en tout cas, dommage que vous n’ayez pas le courage de vos opinions et que vous cachiez votre identité derrière un pseudo avec une magnifique faute.
« Quant au shintoïsme, ce serait un peu compliqué à expliquer en quelques lignes, mais en fait, le plus simple, ce serait que vous lisiez des livres, que vous alliez à l’école, ou un truc comme ça. »
Je suis en totale admiration !
« Peut-être que quelqu’un aura le courage et la patience de vous répondre – moi je vais m’arrêter là, ce serait trop long -, et peut-être même qu’il vous apprendra un ou deux trucs. Mais faites attention hein, il y a des musulmans qui traînent sur mon site, et même qu’ils lisent le Coran, et certains sont carrément des femmes voilées. Ils sont SU-PER DANGEREUX. »
J’adoooore !
By the way, je suis musulmane et comme tu le constateras ce n’est pas à « Non mais dites-donc !!! » que j’ai répondu mais à toi. Je ne lis pas le Coran, je l’étudie. La religion est centrale dans ma vie et pourtant c’est toi, une non-musulmane, qui a su trouver pour me défendre de meilleurs arguments que ceux que j’aurai pu trouver, moi qui étudie et apprends le Coran. Je te remercie Camille et ton prénom sera prononcé dans ma prochaine prière afin que Dieu t’accorde Sa protection à toi ainsi qu’à tes proches. Et merci pour cet article édifiant, je savais qu’il y avait des musulmans japonais (je suis passionnée par tout ce qui touche au Japon) mais je ne savais pas tout ce dont ils se privaient en nourriture. Merci aussi de donner une bonne image du mois de Ramadan. Que Dieu te bénisse.
Merci Sarah, ça me fait tout chaud au coeur de te lire. Tu tombes à pic : j’avais justement un gros coup de blues aujourd’hui et j’avais bien besoin de réconfort.
J’essaie de ne pas dire de bêtises sur l’Islam, même si évidemment je n’y connais pas grand-chose. Pardon du coup si je fais quelques raccourcis dans l’article ou les commentaires. Tout ce que je sais, c’est que j’ai toujours été accueillie les bras ouverts pour les célébrations musulmanes, que ce soit au Maroc, aux Philippines ou au Japon.
Et après tant de gentillesse, je suis écoeurée quand je vois des gens confondre Islam et extrémisme, ou faire des commentaires désobligeants. Ce n’est peut-être pas ma place de défendre les autres, mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir une réaction épidermique dans ces moments-là…
Bonjour,
Merci pour cet article si interessant! En effet la communauté musulmane au japon est souvent méconnue et d’ailleurs j’ignorais moi même l’existence de mosquées au japon alors que je m’intéresse beaucoup à la culture nippone! Vous êtes très ouverte d’esprit et votre façon de raconter votre aventure donne vraiment envie de vous lire ^^ j’irai sûrement faire un tour sur votre blog! 🙂
Chère Camille,
Merci pour les réponses apportées à mes interrogations, cela est très sympa de votre part. Je me permets d’abuser de votre gentillesse, et me permets de vous demander si ce que vous décrivez et particulier à la ville de Kobe ou bien si cela se retrouve partout au Japon ?
Mais de rien ! Kobe est la ville où il y a le plus de Musulmans au Japon, mais en l’occurrence l’article a été écrit à Osaka. J’y ai croisé quelques femmes voilées dans les rues, avec différents types de voiles. Elles n’attiraient jamais l’attention. Je n’en ai pas croisé dans toutes les villes car il n’y a pas de communauté musulmane dans toutes les municipalités mais je pense qu’on peut supposer que les choses se passeraient de la même manière, les Japonais sont très accueillants et surtout très libres en matière de religion, même dans les plus petits patelins : http://en.wikipedia.org/wiki/Religion_in_Japan
Chères amies , je suis heureuse de vous lire , est il possible de rencontrer des gens sur place pour un séjour de 30 jours Inchallah je suis mesulmane et je cherche faire un tour au Japon sans passer par les agences ? J’ai un budget suffisant mais sans passer par les agences qui sont excessivement chèrs. Merci pour votre réponse
Salam aleykoum! Konbanwa!
Je tiens à dire que j’ai beaucoup aimé cet article, je rêve du japon depuis maintenant 10 ans et je me suis tjrs demandé comment vivaient les muslim là bas.
Je cherchais sur google comment ils s’organisaient pour manger et je suis tombée sur ton article.
Ça me fait super plaisir de voir autant de tolérance cela me donne encore plus envie d’y aller. ..
J’aime beaucoup ta manière de décrire ce que tu vois c’est vraiment enrichissant.
En tout cas tu as beaucoup de chance de voir de si belles choses et ça change de la France et de son islamophobie à peine cachée mais là n’est pas le sujet!!!
Je te souhaite bonne route pour tes prochains voyages et qu’Allah te protège
Merci infiniment pour cet article détaillé qui nous donne un aperçu de la vie des musulmans là bas. Moi même étant musulmane fan de la culture Japonaise. Je savais que c’était plus dur là bas mais je n’aurais pas imaginé que trouver de la viande halal pouvait être aussi dur !
très bon article, complet précis agréable à lire. En France, nous n’avons pas de problème à manger halal (même Quick s’y est mis lol) mais on à beaucoup de problème avec le regards des autres sur notre religions (si t’es barbu et que ta femme porte le voile tu es vachement discriminé)
alors entre mon estomac et la qualité de vie j’avoue que ça me dit bien le Japon…
Merci Safrane ! Je trouve que l’espèce de méfiance/crainte/haine des musulmans en France est de plus en plus palpable et ça me désole… Mais j’avoue que le cas du Japon est assez unique au monde : rares sont les pays où il y a une véritable liberté de culte et aucune discrimination à l’égard des religions minoritaires. J’espère qu’en s’ouvrant davantage à l’immigration, le Japon ne se mettra pas lui aussi à se crisper sur les questions religieuses !
article très intéressant. Merci !
Merci pour cette article
très interresant
J’ai beaucoup aimer te lire ! Etant une chinoise reconvertie, je faisait des recherches sur l’usage du vin de cuisine (très très utilisé dans la cuisine chinoise) et je suis tomber par hasard sur ton article. Je ne savait pas qu’il y a avait une telle tolérance religieuse au Japon, sa force le respect !
Bonjour Linny,
Merci ! C’est vrai, le vin de Shaoxing est ultra-présent dans les plats chinois, au moins autant que le mirin au Japon et même plus que le vin rouge ou le vin blanc dans les recettes françaises… Je me demande d’ailleurs comment ça se passe chez les Ouïghours, y a-t-il un substitut au vin, ou cuisinent-ils totalement différemment ?
Superbe article, j’adore!
Je me suis toujours demandé comment les musulmans étaient perçus par les Japonais et je suis heureux de voir qu’ils font preuve d’une tolérance dont je suis admiratif.
De plus, je prévois depuis peu de partir au Japon mais j’ai toujours quelques réticences à cause de la difficulté à trouver de la nourriture Halal.
Aurais-tu quelques conseils à me donner?
Bonjour Ayoub,
Ce n’est vraiment pas facile de manger halal au Japon, autant te prévenir tout de suite ! Il y a de l’alcool et du porc à profusion dans la cuisine japonaise… Mais certaines villes en sont conscientes : à Fukuoka par exemple, LA ville du porc par excellence, l’office de tourisme édite une brochure spéciale pour les touristes musulmans qui cherchent des alternatives halal. Le problème, c’est que ces alternatives sont souvent des restaurants pakistanais, et si on est venu pour goûter la cuisine japonaise, c’est un peu dommage. La solution, pour être tranquille, c’est de manger japonais dans les cafés/restaurants/temples où l’on peut manger végétarien, voire vegan, ce qui règle la question de la viande…
Merci de ta réponse Camille!
En effet, manger végétarien serait une excellente alternative pour manger à la fois une cuisine japonaise et à la fois être sure de ne pas ingurgiter du porc ni de l’alcool. C’est vrai que c’est dommage qu’il n’y est aucun restaurant Halal avec une cuisine Japonaise retravailler pour répondre au culte islamique (même si la cuisine pakistanaise tout autant délicieuse ^^).
Et du coup, y a-t-il des coins un peu plus prônés vers la culture islamique (Fukuoka peut être?) ?
Merci de ton aide !
C’est difficile de trouver des restaurants japonais certifiés halal, mais pas impossible 🙂 Ça demande juste un peu de recherches en amont, mais il y en a pas mal. Et heureusement, ils sont très bien répertoriés sur le net (mais en anglais).
Voici par exemple quelques restaurants halal à Tokyo, japonais ou autres (indien, ouïgour, malais, etc) : https://www.tsunagujapan.com/must-try-halal-restaurants-in-the-tokyo-area/
Toutes les grandes villes comptent des établissements halal, et le végétarisme est une bonne solution dans les villages. En tout cas pas de problème pour des vacances, tu peux y aller sans crainte !
Bonjour Camille !
Super article et merci pour toutes tes réponses, bons plans et ta patience 😉 nous partons au mois de Novembre au Japon je suis déjà ravie.
Ps : Je t’invite à un ftor au prochain ramadan !
Waow, génial ! J’ai pensé à toi ces dernières semaines (je suis au Japon là tout de suite, jusqu’à fin novembre), j’ai vu plein de restaurants halal à Sapporo, et même une guesthouse qui avait de la vaisselle séparée pour les musulmans et non musulmans… Les Japonais qui bossent dans le tourisme et le service jouent le jeu à fond, partout dans le pays.
Bon, maintenant j’ai super hâte d’être au prochain Ramadan !!!
Au fait, voici une liste des mosquées, ça peut être utile ! En plus certaines ont l’air assez kitsch et rigolotes, et ça peut être l’occasion de faire de belles rencontres avec des gens du monde entier.
https://tdjapan.com/articles/halal-info-in-japan/mosque-info-in-japan
Si tu as l’occasion d’aller à Kyoto ou dans les montagnes en tout cas, n’hésite pas à goûter la cuisine traditionnelle bouddhiste qui est complètement compatible avec les interdits de l’Islam, car sans produits d’origine animale. C’est une cuisine très belle et elle résume bien le patrimoine culinaire japonais d’antan. Une expérience incontournable !
Merci pour toutes ces infos Camille !! Tu m’as donné pas mal d’idées !!
Je vais commencer à organiser mon voyage à partir de ça ^^
Apres avoir taper simplement » communauté musulmane au japon » je tombe sur ton lien que j’ai trouver vraiment super, cela m’a permis d’en apprendre sur la vie des muslim au Japon bien évidement et aussi d’en savoir un peu plus sur la tolérance des japonais envers l’Islam ( ou des religions en générale ), ce qui ne m’étonne pas tellement a vrai dire vu leur spiritualité que j’apprécie particulièrement.
Ce pays m’a toujours intéresser, j’ai toujours voulu un jour y mettre les pieds et du coup ton article n’a su que renforcer mon engouement.
Pour finir je tien quand meme a te remercier pour ces écris qui m’on appris quelques petites choses sur ce pays, et aussi car étant moi meme musulman, je ne peut ressentir que de la joie, de la sympathie et surtout, de la reconnaissance envers ton ouverture d’esprit, ton approche amicale et ton humanité qui sont a mon sens exemplaires.
Je te souhaite bonne continuation pour tes prochains voyages, tes prochains articles et peut etre a une prochaine fois.
BarakaALLAH ou fik
merci camille pour tes conseils
J’ai une question tu as des adresses pour manger halal sur tokyo
Bonjour Yasine,
Voici une petite sélection https://www.tsunagujapan.com/must-try-halal-restaurants-in-the-tokyo-area/
Et ce papier super récent et complet indique même une appli : https://www.havehalalwilltravel.com/blog/the-ultimate-guide-to-halal-japanese-food-in-tokyo/
Le premier cochon Halal génétiquement modifié ! :
http://nordpresse.be/le-premier-cochon-halal-genetiquement-modifie/
j’ai quelque doute sur cette article de cochon Halal génétiquement modifié , ca m’a l’air d’etre un fausse info et que le site n’est que de l’intox
Chère Camille,
Je suis tombée de fil en aiguille sur votre article car de base je cherchais une recette de bœuf aux oignons.
J’ai pour habitude de ne jamais suivre une recette à la lettre et ne prends seulement les ingrédients qui sont similaires dans les différentes recettes. J’ai vu, par ailleurs, que le vin jaune chinois (vin de riz) ressortait presque systématiquement.
Mon régime alimentaire musulman ne me permet donc pas de consommer d’alcool et je cherchais une alternative.
J’ai donc fait une recherche sur ce fameux « vin » et suis donc tombée sur votre article… PASSIONNANT.
Votre article est une découverte (j’apprends donc que la plupart de la nourriture nippone se fait donc avec de l’alcool (donc même quand je vais chez le jap’ d’à côté, je consommais de l’alcool sans le savoir).
Au-delà de cette découverte, votre article est passionnant. Votre récit est captivant et on voyage à travers la lecture. On sent un esprit très ouvert, très positif.
C’est un plaisir d’être tombée dessus ! Continuez votre rêve. Voyager restera le plus beau des rêves !
Rosita
Merci beaucoup Rosita, je suis touchée !
Effectivement, il faut bien se renseigner sur les ingrédients des plats japonais au restaurant, le mirin et le saké de cuisine étant présents dans presque toutes les préparations… L’idéal est de cuisiner chez soi en utilisant des substituts pour contourner le problème, à moins de trouver un restaurant japonais halal (si si, ça existe, même si ce n’est pas encore très courant).
Bonjour Camille , je viens de découvrir ton site et tes pérégrinations gastronomiques, ouaouh ça donne envie!
Merci pour ta curiosité, sans à priori et avide de découverte.
ça me donne plein d’idées de fusions culinaires…
un grand salut montpelliérain,
Mohamed
Salut à toi Mohamed et merci pour ces gentils mots !
Hormis le fait que votre article soit complet, rédigé et bien argumenté, je ne suis pas d’accord avec vous quand vous dîtes que les musulmans sont dans l’interdiction de manger la plupart des aliments japonais car je vous cite : « L’alcool omniprésent dans la cuisine japonaise ».
Cette exagération pourrait nous faire croire que même l’alcool serait présent dans les aliments végétaux du Japon, hors ce n’est que dans les préparations typiques ou traditionnelles (généralement à base de viande ou de poisson) de ce pays que l’on peut en trouver, et ce, même si la cuisine japonaise est très saine et naturelle.
Les musulmans, même s’ils viennent de pays ou la religion impose des règles plutôt stricte concernant la nourriture (halal ou non halal), ne sont pas astreints à manger quelque chose étant obligatoirement halal, car dans ce cas-là, leur possibilité de ravitaillement serait diminué de 85%.
De même, la mot halal, provient du fait qu’une viande, quelle qu’elle soit, ai été disposé d’un animal « que l’on égorge (les musulmans) avant qu’il ne soit mort ».
Aucune règle concernant les aliments issus de la mer, même s’ils sont assaisonnés à base d’alcool (aussi peu présent soit-il) n’applique en aucun cas la sanction de l’interdiction pour le musulman, et ce, même en sachant que la présence d’alcool dans les aliments de ce pays est indéniable (et par alcool, je sous-entends aussi le vinaigre est tout autre type de solution aqueuse teneur d’acide acétique similaire).
En revanche, si les plats ou repas ne font exceptions clairs d’alcool pure apparent ou odorant, cela va de soit que la stipulation de l’origine de l’un de leurs ingrédients ou de leurs additifs non-halal est interdit.
Merci à vous, en tout cas, pour cet article fort enrichissant.
Bonjour Camille j’ai une question à vous poser !
Vous dites que le mirin est très présent dans les plats japonais. Cependant, l’alcool présent dans le Mirin ne s’évapore pas pendant la cuisson ? Cela veut dire que les enfants, les femmes enceintes et les malades n’ont pas le droit de consommer les plats préparés avec du Mirin ?
Voilà mes questions, merci pour l’article.
Si une autre personne peut me répondre, ce serait bien aussi 🙂
Bonjour,
le mirin n’est pas toujours cuit 🙂 Dans certaines recettes il est utilisé tel quel. Mais les enfants japonais n’en sont pas privés pour autant ! Je n’avais jamais réfléchi à la question des femmes enceintes, c’est effectivement un problème.
Quant au fait que la cuisson fasse s’évaporer l’alcool, cela ne rend pas la préparation halal pour autant me semble-t-il.
Bonjour Camille,
Si l’alcool s’évapore durant la cuisson, alors la consommation de l’aliment concerné est licite.
Je cite :
«Tout ce qui enivre en grandes ou petites quantités est interdite» hadith.
Cela signifie qu’une chose à grande quantité qui provoque l’ivresse, comme une chose à petite quantité et qui ne cause pas d’ivresse, sont toutes les deux illicite, que ce soit à grande ou petite quantité, parce que vous pouvez boire un petit peu [d’alcool], sans que cela cause en vous de l’ivresse, mais cela peu vous tenter à boire plus au point d’en être enivrés.
Mais si quelque chose est mélangée avec de l’alcool et que l’alcool est à petite quantité et n’a pas effet, alors cela est licite, et cela n’entre pas sous la décision de hadîth précité ci-dessus.
Merci pour cette précision !
Bonjour,
Je suis arrivée sur cette page par un heureux hasard, je ne suis ni musulmane, ni japonnaise….Suisse en fait.
Mais je tenais beaucoup à vous laisser un message de remerciement.
Tout d’abord pour cet article très intéressant et particulièrement bien écrit. Mais surtout pour vous remercier de votre ouverture d’esprit, votre tolérance et votre bienveillance. C’est si rare que ça mérite d’être souligné.
Merci de me redonner espoir en l’humanité car actuellement j’en ai bien besoin. L’actualité m’horrifie. Il y a tant de violence, de haine raciales, …
Alors pour tout ça…… MERCI du fond du ❤️.
Bonne continuation à vous et prenez soin de vous.
Véronique