Chine · Ethno · Reportages
Street food à Hong Kong
Des brochettes de fruits de mer, des bouchées à la vapeur et toutes sortes de petits légumes amusants : ici la street food est variée et de toutes les couleurs. Elle est aussi, fait remarquable, assez saine et simple. Baladons-nous d’étal en étal pour voir ce que l’on nous propose.
Hong Kong, ce n’est plus vraiment l’Asie profonde. Un siècle et demi de colonisation britannique en ont fait une ville assez propre, sans marchands ambulants et montagnes de poubelles. Les odeurs sont souvent un peu craignos pour nos nez à nous, ça sent la tripe, ça sent le… le quoi ? Bonne question, en tous cas ça sent pas bon; bref, je ne dis pas que c’est une ville aseptisée, au contraire.
Elle regorge de stands de street food. La majeure différence avec Kuala Lumpur ou Manille, c’est que ce sont de vraies échoppes en dur qui la vendent, et non des messieurs et dames qui trimbalent leur charrette. Un peu comme à Singapour, de la street food oui, de la saleté, non. On appelle ces stands des Dai pai dong.
Viande, fruits de mer, légumes frits ou cuits à la vapeur
Que trouve-t-on chez ces vendeurs ? Un peu de tout. La forme la plus répandue est celle de la brochette, hyper-pratique à manger debout sans s’en mettre partout. On peut à peu près tout consommer de cette manière : des saucisses, du lard, des tentacules de poulpe, des aubergines frites, des piments fourrés, des boules de surimi, etc.
Globalement, même si on peut douter de la fraîcheur de certains aliments, ce n’est pas le type de street food le plus gras et lourd. C’est finalement assez sain. La plupart des produits sont cuits à la vapeur et ne baignent pas dans la sauce, les fruits de mer sont servis quasiment tels quels, juste enduits de sauce soja et cuits rapidement dans l’eau bouillante.
Ca ne coûte rien ou presque : une brochette est vendue en moyenne 50 à 60 centimes d’euro. Et dans une ville qui grouille de monde comme Hong Kong, il y a toujours du monde, quelle que soit l’heure, pour venir prendre un petit en-cas bon marché.
Si l’on n’est pas rassuré par la qualité des produits servis ainsi, et que l’on souhaite un snack véritablement sain, il reste un type de marchand ambulant qui rappelle un peu la France. C’est le vendeur de marrons.
Le dernier vrai vendeur ambulant
Il est mobile. Chaque jour il va placer sa charrette dans un coin stratégique, souvent à un croisement très passant ou devant une bouche de métro. Il fait chauffer des marrons dans un plat rempli d’une sorte de graviers noirs qui gardent la chaleur et la conduisent. Il fait également des ignames de la même manière, certaines d’un beau violet (le fameux ube philippin), d’autres d’un orange vif.
Le tubercule se mange tel quel : on croque dedans comme dans un fruit, en prenant garde à ne pas se brûler. L’hiver, c’est magique. L’igname est sucrée et chaude, sa peau épaisse est sèche et croquante, l’intérieur est doux et tendre.
Tous les commerces sont très réglementés à Hong Kong, mais apparemment ces vendeurs-là échappent à la règle. Ils vendent à la sauvette. Du coup, ils ne sont pas très sympa. Un appareil photo peut les rendre extrêmement nerveux. Lorsque la petite mamie qui a l’air adorable commence à tenter de fracasser l’appareil photo avec un plat en métal, c’est qu’il est temps de partir. Alors à la prochaine.