A la une · Chine · France · Reportages
Coronavirus : manger sans odorat

Vous êtes sans doute déjà quelques-uns à en avoir fait l’expérience, et vous serez bientôt de plus en plus nombreux : le coronavirus qui circule actuellement a la particularité, semble-t-il, de toucher le système nerveux central et particulièrement l’odorat. C’est l’un des symptômes qui ne trompent pas : si vous avez le nez parfaitement débouché mais que vous ne sentez rien, on est quasi sûr que vous avez attrapé le virus et que vous avez le Covid-19.
C’est mon cas. Je me suis aperçue que mon odorat disparaissait progressivement. Mais la première fois que je l’ai remarqué, la baisse ayant été assez brutale au début, ce n’était ni à table, ni en cuisine. C’était sous la douche. Le shampoing, le savon et tous ces trucs sentent toujours dix fois trop fort. Ce sont des parfums agressifs, violents ; et pourtant, ce jour-là, je les ai presque cherchés. Aujourd’hui, je continue à humer, à renifler. Mais rien, il n’y a pas d’odeur.
Les textures et les goûts, mais pas les arômes
Cette perte d’odorat (hyposmie s’il s’agit d’une baisse, ou anosmie dans le cas d’une absence totale) s’est vérifiée à table. Ça m’a fichu un coup : comment vais-je faire mon boulot sans ce sens précieux ? J’ai les informations, chimiques, factuelles de ce que je mange sur la langue : mes papilles sentent l’acidité, le sucre, le sel, l’amertume. Je pourrais presque leur attribuer un pourcentage tant ces données sont nettes, n’étant pas noyées dans une foule d’autres sensations. J’ai les textures et les perceptions tactiles en général. Je sens le chaud, le froid, le craquant, le croquant, le crémeux, le gras, le pétillant, le moelleux, le feuilleté, le fondant…
Mais il me manque toute la partie volatile, charmante, si personnelle de chaque aliment : ses arômes. Et on a beau connaître la différence entre les goûts et les arômes, je n’en avais jamais fait l’expérience.
Je perds en nuance, en relief et en complexité bien sûr, mais j’ai l’impression d’avoir perdu bien plus que ça. C’est comme si, en gommant les ombres, mes sens déboussolés ne parvenaient même plus à distinguer les contours. Pourtant ceux-ci sont encore bien là. Ils ne sont simplement pas satisfaisants. Qu’est-ce qu’une pomme, à part du sucre, de l’acidité, de l’eau et une texture ? Tellement de choses… Ma mémoire tente de compenser le manque, comblant les trous en s’aidant des repères familiers des autres sens : les sons jouent un rôle fondamental pour moi. Le croquant de la chair de la pomme, le ressort du grille-pain, le chant de l’huile dans la poêle me laissent fantasmer des arômes, des parfums absents… Mais leur absence m’est d’autant plus cruelle.
Moi qui cuisine à l’odeur, je suis perdue. De toutes façons, je n’ai pas très envie de cuisiner. Je vois tous les blogueurs s’affoler en cuisine depuis le début du confinement, mais sans odorat et presque sans goût, à quoi bon ?
La vue : une allumeuse
On vous dit qu’on mange avec les yeux, malheureusement la vue n’est pas du tout une consolation. Pire : c’est une allumeuse ! La tasse de café fumante, à la belle couleur riche et sombre, ne contient plus que de l’eau chaude et amère, vaguement acide. En boire plusieurs ? Non merci, un seul suffira. Si j’arrive à le finir… La tartine de miel (mon réconfort ultime quand je suis malade, quand je rentre de plusieurs mois à l’étranger etc), avec son joli pain doré, son bon beurre et son miel crémeux choisi avec soin, se décompose platement en sucre, gras, et support sans saveur.
Les fruits, grands amours de ma vie, se résument principalement à leur texture, leur teneur en sucre et leur acidité. Le fromage a perdu tout intérêt. Il n’est plus que matière grasse, plus ou moins dense et élastique.
Le grillé a disparu, le fumé n’en parlons pas, le fermenté est indétectable. Même le calciné passe inaperçu. Les épices n’existent plus, ou à peine. Il reste la brûlure du piment, et sa brûlure uniquement. C’est presque plus une sensation tactile que gustative, d’ailleurs. Le vinaigre n’a aucun parfum ; l’agressivité de son acidité est seule sur la langue.
Et mon sang, quel goût a mon sang, si familier, si doux et unique ? Saurais-je le reconnaître ? Probablement pas. Fade et mou, anémié, il a perdu toute personnalité.
Le mystère des aliments rescapés
Bizarrement, des aliment assez fades gardent, eux, toute leur intégrité. Les noix de cajou sont fidèles à elles-mêmes. Les champignons de Paris crus aussi. Est-ce le fait que leurs arômes soient habituellement discrets qui les sauve ? Ou est-ce dû à leur texture unique, tellement prononcée qu’elle permet d’oublier (ou de reconstituer inconsciemment) le reste ?
Pourtant j’ai bien l’impression de sentir leurs arômes. Je suis incapable de déceler ceux du pain, mais la cajou et le champignon sont bien là. Tout comme le lait, d’ailleurs. Et le poulet aussi, il me semble, mais pas le poulet dans la gloire grasse de sa peau craquante et de ses cuisses juteuses. Plus le côté volaille indéfinie de son blanc quand il ne reçoit pas d’égards culinaires particuliers. Alors, fadeur ou texture ? Difficile à dire, tous ces aliments ont en commun une texture bien spéciale et des arômes plutôt délicats…
Le basilic aussi, pour l’instant, garde tout son intérêt aromatique. Alors que les zestes de citron sont quant à eux morts, ternes, totalement insipides. Ce sont pourtant de bons citrons, les meilleurs, rapportés de ma côte d’Azur et cultivés avec soin par des producteurs triés sur le volet… À quoi tiennent ces différences ? C’est pour l’instant assez mystérieux. Le peu d’odorat qu’il me reste va-t-il continuer à disparaître ? Ou ces quelques produits, que je n’ai pas choisis, resteront-ils dans mon nez ?
Sans odorat pendant des semaines (et peut-être pour toujours), s’alimenter risque d’être bien triste et monotone. Le parfum des choses, au-delà d’un plaisir préliminaire et d’une fabuleuse mise en appétit, est une information indispensable au goût. En espérant, bien sûr, déjà survivre, et en pensant à ceux qui ont moins de chance que moi, je me souviens des paniers vapeur chinois qui emplissaient les rues de Langzhong de douces effluves de ciboule, de porc, de gingembre, de pâte cuite et d’huile de sésame. Et du vinaigre de riz noir local qui en faisait un délice.
——————
Si vous aussi vous avez perdu l’odorat, je vous invite à partager votre expérience dans les commentaires… Si vous avez ce type de symptômes, je vous conseille par ailleurs de voir un médecin généraliste par téléconsultation, ça marche très bien et vous éviterez de contaminer des gens en sortant. Enfin, sachez que si l’on ignore encore comment marche ce virus et ses effets à long terme sur le système nerveux, il semble possible de retrouver l’odorat en quelques semaines – mais il faut pour cela l’encourager et le rééduquer. Reniflez donc tout ce qui est odorant chez vous quotidiennement pour stimuler tout ça, c’est ce que m’a recommandé mon médecin !
Bonjour Camille et bienvenue au club… de mon côté cela fera bientôt 2 semaines. Mais contrairement à toi, je m’en suis rendue compte en buvant mon café du matin… et que je me suis demandée depuis quand il était si amer et si désagréable à boire… Aujourd’hui cela va un peu mieux, mais j’ai toujours autant de mal à distinguer toutes les subtilités, arômes de ce que je bois et mange. Et comme toi, le plus compliqué a été de gérer cela pendant la préparation des repas : on a l’oeil, l’ouïe, mais l’odeur, elle est essentielle et j’étais vraiment perdue au point d’avoir des doutes sur la saveur qu’allait avoir mon plat ! A table, je demandais à table à ma petite famille « ça va c’est bon? » qui me répondait, toute désolée, « oui c’est très bon maman, mais c’est trop triste pour toi! » J’ai fait du kimchi et impossible de savoir où il en était de sa fermentation, j’ai dû faire appel à mes petites expertes de la maison ! Ceci dit, j’espère vraiment que je vais les retrouver… même si cela prend un peu de temps, j’ignorais que cela pouvait être définitif… sans odorat sans goût, la vie n’a vraiment aucune saveur… Merci en tout cas pour ton témoignage et ton analyse si fine de ton ressenti 🙂 bon courage pour la suite !
Merci à toi Lynda, c’est important de partager ce vécu !
Ton expérience m’est précieuse, je me sens moins seule et je trouve ça intéressant de voir ce qui manque à chacun, ce que cela change au quotidien… Et puis on besoin de se rassurer ; perdre un sens c’est assez perturbant et, même s’il n’y a rien de « grave », c’est bien déprimant. Beaucoup d’études semblent encourageantes, il paraît que l’odorat revient dans la plupart des cas. En revanche je n’ai pas trouvé d’infos précises sur le pourcentage, ni l’échelle de temps. Bon courage à toi, et j’espère que tu retrouveras vite tous tes plaisirs olfactifs !
Bonjour Camille,
Malheureusement je fais partie du même club depuis plus d’un mois. Un matin au réveil en prenant ma douche comme toi, plus d’odeur … ensuite j’ai voulu passer au ptit déjeuner et rien , pas de goût ! 🙁 Ma première pensée me disait que je tombais peut-être malade …? Mais hélas non, pas d’autres symptômes de maladie … que ça !
Pour moi gros handicap pour mon lieu de travail je suis en parfumerie … c’est frustrant ! Et comme tu dis j’ai consulté un médecin qui m’a dit la même de forcer et vouloir retrouver les odeurs, du coup je plonge mon nez dans la bouteille de lessive, du shampooing, du gel douche et je me parfume beaucoup dans la journée, afin d’y arriver. On perd le plaisir de beaucoup de choses sans odorat et sans goût, moi j’étais perdu . Aujourd’hui je commence seulement à sentir un minimum de goût et les odeurs … on verra si je reprends à 100%, mais rien qu’à 20% je revis ! Bon courage à tous 🙂
Bonjour Perrin,
Merci pour ce témoignage, ça doit effectivement être l’horreur quand on travaille en parfumerie… Et un mois, c’est déjà long ! Hihi, moi aussi je vais chercher l’odeur dans la bouteille de lessive en y trempant presque le nez, j’essaie avec toutes sortes de trucs : le vinaigre balsamique, le produit vaisselle, les crèmes en tous genres… Je m’approche tellement que je me repeins le bout du nez une fois sur deux 🙂
Bon, 20% c’est déjà encourageant, j’espère que ça va continuer dans ce sens ! Bonne rééducation et j’espère que tout vous reviendra au plus vite !
Merci beaucoup pour la description de cette perte et son ressenti.
J’ai perdu l’odorat voilà 10 jours et pour moi qui aime bien cuisiner et sentir un peu tout c’est très destabilisant. Je n’arrête pas de faire renifler tout ce que je prépare à mon mari qui lui n’a pas été affecté. J’ai bien gardé les sensations d’amertume/salé/sucré mais tout le reste est neutre.
Ce matin il m’a semblé que cela revenait un petit peu, j’ai réussi à sentir dans la narine gauche (?) des odeurs un peu fortes (huile essentielle de tea tree/poivre) ce qui semble bon signe.
A noter que nous sommes 3 sur 4 atteints dans la famille.
Courage!
Courage à vous et toute votre famille Pascale !
Intéressant cette latéralisation des sensations…J’espère que tout coeur que c’est le début du retour de votre odorat !
Je vous souhaite à toutes, Camille, Lynda, Pascale, bien du courage… Se retrouver ici, sur un blog culinaire, on imagine bien que ce qui vous arrive doit être assez difficile.
Ça me rappelle le film « Perfect Sense » où un virus, si je me rappelle bien, fait perdre un à un les sens à tout le monde… Un chef cuisinier, commence par travailler les textures lorsque plus personne n’a de goût !
Cela peut-être une expérience intéressante (essayons d’être positifs). Peut-être pouvez vous imaginer des mille-feuilles de textures ? C’est peut-être le moment de faire des chips (texture + salé) ou des chicharones (texture + salé + sensation de gras) !
Pour ma part, j’ai été malade, sans perte de goût… du coup je ne sais pas si c’était le covid19… Mais tout le monde ici va bien.
Vivement la fin de ce merdier !
Il faudra que je regarde ce film ! Et oui, les textures sont ma grande consolation du moment. Autre petite consolation : j’ai tout fait cramer à midi, et ce n’était pas grave, je ne l’ai absolument pas senti !
Attention, si ce film a un concept intéressant et d’actualité… je ne le recommande pas particulièrement… (j’ai une réputation de cinéphile à maintenir !)
Attention à ce film en effet, il en est presque « violent » dans cette perte des sens. J’en avais été presque « bouleversée » quand je l’avais vu. Mais personnellement j’ai trouvé le concept du film, et le film en lui même intéressant.
Sinon bon courage à tous, en lisant l’article et les commentaires je me rends compte que ce doit être très dur cette perte de l’odorat.. Moi qui cuisine également beaucoup ça ne serait pas facile non plus ! Les commentaires ont l’air positif : l’odorat revient peu à peu au fil du temps. J’espère que tout le monde le retrouvera progressivement !
Merci Fanny !
Je souhaite aussi à tous ceux qui ont partagé leur expérience ici (ou par message privé) de vite retrouver leur odorat (et leur goût) et de profiter de tous les délicieux parfums du printemps et de l’été.
Merci et bon courage à tous !
Bonsoir Camille,
Je suis rassurée car pour ma part je m en suis rendue compte en ouvrant le cacao Van Hout….j étais très inquiète de ne rien sentir. Du coup j ai épluché des gousses d’ail : aucune odeur…C est très déstabilisant. Je n ai pas retrouvé tout mon odorat, ça reviens petit à petit.Bon courage.
Vous aussi Madi, et ravie que ça vous revienne petit à petit !
Eh bien, quelle aventure! Ton art de l’écriture nous fait partager finement tes perceptions de cette non perception!!
On t’embrasse fort en étant rassurée que tu cuisines (donc que tu es sur pieds un minimum ) avec ton malicieux humour
Cuisiner, c’est un bien grand mot. J’ai eu un bel élan de motivation avec le confinement et puis… pouf, c’est retombé à plat avec cette histoire d’odorat. Mais bien évidemment, je m’alimente. En espérant que tout va bien par chez vous !
Oui nous allons vraiment très bien, notre vieux cerisier nous fait l’hommage d’une floraison qui pète la forme
Alors………
Il y a 2 semaines en arrière pendant une nuit de boulot j’étais pris d’une ÉNORME et HORRIBLE fatigue suivie de frissons et courbatures.
J’ai pensé à un coup de fatigue sans m’inquiéter.
3 jours après je tombe enrhumé avec un ÉNORME 2e coup de fatigue sans symptômes.
Je traite directement avec un antigrippal au paracetamol ce qui fait que je ne tousse pas et n’ai pas le nez bouché.
Par contre sa fais 2 semaines et depuis les coups de fatigue que je n’ai plus d’odorat ni de goût. Je commence juste à les récupérer et à aller mieux dans mon état général.
Maintenant je m’aperçois que j’ai certainement choppé le COVID dans une forme bénigne tellement les symptômes sont étranges et je ne les ai jamais eu avant.
La c’est passé et je retrouve doucement les arômes
Par contre pas de fièvre.
Il est bizarroïde ce virus. Les symptômes sont vraiment variés d’une personne à l’autre. Certains n’ont pas de fièvre, d’autres ne toussent pas, certains ont le nez qui coule, d’autres pas du tout… Si tout le monde ne perd pas l’odorat, ça a l’air d’être un bon moyen d’identifier ce coronavirus car c’est un symptôme suffisamment rare et étrange pour sortir du lot – j’en parlerai en détail avec un généraliste demain, je lui demanderai s’il a statistiques à me donner…
Bonne rémission en tout cas et bon courage à vous Sylvain !
Heureux de voir un article sur le blog, j’ai vite déchanté en le lisant et en prenant conscience de l’impact qu’une perte d’odorat a sur nos vies.
Courage à toutes et tous affectés. J’espère de tout cœur que vous vous rétablirez pleinement et que vous pourrez célébrer le retour de votre odorat comme il se doit, dans une explosion de saveurs!
Bonjour Camille,
tout d’abord bon rétablissement !!! Un copain d’Annecy me décrivait hier cette perte subite et étrange d’odorat… Je passe à côté pour l’instant en Savoie mais…
Ce petit mot rapide pour vous dire combien j’apprécie de vous lire, sur votre blog et dans vos livres que j’offre régulièrement. Merci pour votre intelligence curieuse du monde !!!
J’essaye ces jours de creuser les ramens, les parties bouillon et chasu sont réalisées et je recherche de la lecture « fiable » sur les différents tare. J’ai donc pensé naturellement à vous !!! Si vous avez quelques idées, lien, recommandations, je suis preneur !
Très cordialement, Piotr.
Cher Piotr (j’adore ce prénom, et aussi son très joli diminutif Petia),
Merci pour vos gentils mots. J’espère que vous garderez votre odorat intact !
Si vous êtes branché nouilles en général, et pas seulement ramen, je vous recommande un excellent ouvrage très complet réalisé par Chihiro Masui, Minh-Tam Tran et Margot Zhang : Nouilles d’Asie. On y trouve des recettes du Japon, de Chine et du Vietnam, avec des nouilles de blé, de riz, de sarrasin… Des ramen donc, mais pas que. Je ne connais aucun bon ouvrage sur les ramen uniquement en France à ce jour, il va peut-être falloir que je m’y colle 😉
Bien à vous,
Camille
Bonjour Camille, J’en suis à 3 semaines! Pendant 3 jours perte complète d’odorat et de goût puis après grosse hyposmie + perte de goût ! Pour ma part l’odorat revient petit à petit mais très très très légèrement…je rééduque avec des huiles essentielles (menthe poivrée, thym, lavande, lemon grass)…au début je ne sentais que les odeurs citronnées…aujourd’hui je sens mieux diverses odeur (café, ail, oignon..les odeurs sont lointaines mais il y a du progrès). Il faut garder espoir! Curieux virus!
Wow, 3 semaines… C’est ce que m’a conseillé le médecin, les huiles essentielles. J’en ai quelques-unes à la maison, j’ai commencé à essayer. Le baume du tigre est pas mal aussi, dans le genre très odorant. C’est intéressant cette « préférence » du nez pour les odeurs citronnées ; autant je ne sens pas du tout les agrumes que j’ai à la maison, mais j’arrive un peu à détecter le poivre du Sichuan que j’ai rapporté de Chine, qui a une petite odeur d’agrume très fraîche et très puissante. J’espère que vous retrouverez vite toutes les nuances que vous avez perdues – une chose est sûre, on ne les tiendra plus jamais pour acquises !
Bonjour Piotr,
Je me permets d’intervenir car je me suis pas mal penché sur les Ramen (bouillon, nouilles, tare, œufs, chashu…).
Si vous lisez l’anglais, je vous conseille de plonger dans la source inépuisable d’un certain Mike Satinover (ou ramen_lord), un américain qui dédie sa vie à perfectionner ses Ramen.
Il publie toutes ses recettes sur Reddit (et les fait évoluer)…
Sinon comme ouvrage (toujours en anglais) il y a Ivan Ramen qui est assez complet, mais ne concerne que le Shio Tare (et une version « revisitée en plus)… mais d’après mes recherches, malheureusement, les autres livres sur le Ramen ne sont pas aussi pointus (bien que je ne les ai pas tous lus, bien sûr).
Bonnes explorations !
T. Tilash
bonjour, j’aie eu les premiers symptomes du virus il y a 3 semaine. ça a commencé par une toux puis bronchite sans gravité mais bon mal de crane. une semaine après, brutalement clouée au lit 3 jours, fièvre, pas faim, pas soif, grosse fatigue. Je n’ai plus de fièvre depuis 4 jours et la toux diminue progressivement. je me suis aperçu dans la première semaine que je ne sentais pas l’huile essentielle de lavande dans la baignoire ! puis quand je n’avais pas faim et que je me forçais à avaler quelques bouchées, ça n’avait pas de gout! maintenant je retrouve pas mal d’odeurs mais c’est vraie que c’est vexant car j’avais un excellent odorat, un bon sens du goût et m’en servait beaucoup. je ferais tout pour que ça revienne. J’aie lue que la perte d’odorat est lié à un manque de zinc, et qu’une cure trop longue de cuivre pouvait diminuer le taux le zinc. Or je porte depuis très longtemps un bracelet de cuivre contre les rhumatisme et j’avais déjà remarqué avant le virus que je sentais moins bien certaine odeurs… Donc, j’aie enlevé le bracelet et je me supplémente en zinc via des gélules de fenugrec ( on peux faire germer des graines aussi ) et je me régale tout les matins avec un oeuf à la coque de mes jolies petites poules en liberté dans le jardin ( riche en zinc …. voilà ! c’est une piste… bonne journée de printemps
Chère Camille,
Je n’ai rien vécu de tout cela. J’espère juste que tu vas bien et que tu as retrouvé ton odorat à l’heure qu’il est.
Prends soin de toi.
Chère Mingou,
Je pense justement beaucoup à toi ces derniers temps, je me demande comment tu vas, tout ça tout ça… Tu as donc eu droit au virus toi aussi ? Tant mieux si ton odorat est intact ! De mon côté ce n’est pas encore revenu, c’est LONG et j’en ai marre. Et je vais continuer par mail parce que je veux vraiment des nouvelles. Bisous !
En ce qui me concerne, j’ai perdu l’odorat il y a 10 ans suite a une chute sur la tête. J’avais retrouvé quelques mois plus tard l’odeur des aliacées, et un peu la bière, ce qui m’a rendu le plaisir de manger. Puis le covid est passé par là, et je suis devenue anosmique totalement.
Comment dire ? Je pense que je sombre doucement dans la dépression. Le peu que j’avais retrouvé me permettais de supporter le manque du reste, mais là…
Bonjour Dupland,
Cette maladie est terriblement déprimante en soi, mais votre histoire est particulièrement dure, j’espère pour vous que cela ne durera pas trop ! De mon côté c’est en partie revenu, mais pas totalement. J’ai gardé des réflexes absurdes : pour choisir mes melons, je les porte systématiquement à mon nez, mais l’odeur me paraît super lointaine et faible, je ne peux pas m’y fier… C’est encore une grande source de frustration, 4 mois et demi plus tard.
J’ai parlé avec différentes personnes qui ont perdu l’odorat à cause du Covid, et la plupart sont dans mon cas : ils ont partiellement retrouvé leur sens, mais pas totalement. Les odeurs leur paraissent plus faibles. Mais c’est déjà ça, et franchement ça change la vie ! J’ai retrouvé plaisir à manger, et j’ai pris conscience de l’importance de l’odorat au quotidien, que ce soit pour le plaisir ou pour le côté informatif et rassurant de la chose : les odeurs sont des signaux importants pour savoir si un aliment est comestible ou périmé, pour sentir un départ d’incendie, un aliment brûlé, ou même sa propre odeur (quand on est malade, ça se sent je trouve)… C’est un sens précieux.
J’espère sincèrement que vous retrouverez vite au moins les odeurs familières de l’ail et de la bière, et surtout la joie simple de pouvoir sentir quelque chose !
bonjour , je connais ce problème , mais pas lié au cv19 . mon odorat baisse parfois totalement , depuis des années , puis revient . je suis à peu près sûr que c’est lié au fait de vivre en ville , si j’arrive à m’oxygéner un peu , il revient à peu près . cependant , depuis cette année , je me suis rendu compte que je percevais le manque ou l’excès de sel dans une préparation , en cuisinant , le nez au dessus de la casserole . mais ce qui me tracasse le plus , c’est votre odorat , vous à qui je dois tant dans mon quotidien . je vous souhaite de retrouver vite et bien ce sens , inséparable des autres .
Bonjour Camille,
Effectivement je suis aussi passée par là… j’étais en train de me balader en forêt quand d’un coup j’ai réalisé que je ne percevait plus l’odeur de l’humus, des feuilles morte et de la terre mouillée, ces odeurs que j’aime tant en automne. Quand je suis rentrée chez moi le 1er truc que j’ai fait c’est de mettre le nez dans le jus de mon Bokashi (compost japonais) pour être sûre, et j’ai su, c’était perdu 🙁 J’étais terriblement triste, au point de me demander si je préférai pas quand j’avais la fièvre et les courbatures, et que je pouvais au moins me réconforter avec un délicieux bouillon.. là ça devenait dur d’avoir envie de cuisiner, de se nourrir. Mais comme je vis seule, fallait bien trouver une solution. J’avoue j’ai cherché en vain sur le net des blog, des sites, des chefs qui proposeraient des recettes pour les personnes souffrant d’agueusie et d’anosmie, mais je n’ai rien trouvé de probant, alors du coup et bien je me suis amusée. J’ai décidé d manger des trucs avec des textures particulières, de mettre ds ma bouche des choses dont le goût ne me plait habituellement pas mais dont la texture à l’air super chouette (les huîtres par exemple), j’ai mangé plein de choses gluantes, me suis gavée de natto, d’udon au curry, de tororo slimy, de desserts au tapioca, j’ai fait des mélanges improbables qui avaient l’air dégoutants mais qui, avec ma perception altérée, étaient plutôt rigolo à manger…. Bon heureusement ça n’a ps duré si longtemps (2semaines seulement, et j’en ai retrouvé une bonne partie aujourd’hui). Mais je me dit que ce serait une sacrée idée que de sortir un bouquin de recettes qui se penchent sur le sujet, mon ami anosmique de naissance qui aime tant faire la cuisine en serait ravi !
C’est exactement cela !
Pour cause de covid, j’ai également perdu l’odorat et le goût, mais pas vraiment tout.
Un peu comme écouter un orchestre et n’entendre que le triangle et quelques cordes de violons.
Déprimant.
Pour ma part, la première odeur à être revenue (hier !) a été le parmesan fraichement râpé sur un rizotto…
Sur un rizotto, important : la chaleur a semble-t-il joué un rôle car je n’ai rien senti en le râpant 10 minutes plus tôt.
Belle surprise ! Mais la perception était très légère. J’ai laissé mon nez collé jusqu’à saturation 🙂
Bon courage à tous !
Tout d’abord merci pour votre site/blog que je viens de découvrir.
Vous décrivez les choses de manière si vivante qu’on si croirait, qu’on voyage par les mots, les sensations, …
Concernant l’anosmie et l’agueusie liés aux COVID-19, il est indispensable de se réduquer afin de reconstituer les cellules nerveuses permttant ces 2 sens, qui sont parfois détruites par la maladie (peut-être en protection pour empêcher le virus de contaminer le cerveau). La rééducation passe par les odeurs, mais pas que, il faut utiliser tous ses sens pour que le cerveau reconstitue ses connexions : la vue, le toucher, mais aussi lire le mot qui correspond à l’odeur en même temps…
Des spécialistes explique ça très bien :
https://www.mediterranee-infection.com/jai-perdu-le-gout-et-lodorat-concretement-que-faire/
Pour la lecture, à vous lire, j’ai pensé à « Le Parfum » de Patrick Süskin… J’avais dévoré ce bouquin à l’époque…
Bon courage à toutes celles et ceux si durement touchés par ce virus. Bon et prompt rétablissement.