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Ethno · Indonésie · Reportages

Chien et chauve-souris : gastronomie tribale à Tomohon

Chauves-souris sur un étal de marché en Indonésie © Camille Oger
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Une chauve-souris, c’est pas cher. 3000 roupies. On a beau être en Indonésie, c’est vraiment donné. C’est un peu moins de 25 centimes d’euro. On les trouve au marché de Tomohon, au nord de Sulawesi, au milieu des étals des bouchers. Ce sont des roussettes, les plus grandes chauves-souris au monde. On les appelle aussi renards volants, et c’est vrai qu’elles ont de chouettes petites têtes de renards, du moins avant d’être brûlées au chalumeau.

Chauve-souris à Tomohon © Camille Oger

Roussettes à Tomohon © Camille Oger

Le chalumeau est une solution simple, propre et efficace pour écorcher les animaux à poils. Un bon coup de chaud et les poils disparaissent, donnant cet étrange aspect aux bêtes : les babines, carbonisées, laissent apparaitre les crocs, la peau prend une teinte noire et devient lisse, les membres se rigidifient en se repliant, bref, un aspect sombre, crochu et toutes dents dehors qui n’évoque pas tout de suite un bon dîner mais plutôt une vision démoniaque.

Roussette démoniaque © Camille Oger

Roussette démoniaque © Camille Oger

Chauves-souris à Tomohon © Camille Oger

Chauves-souris à Tomohon © Camille Oger

La cerise sur le gâteau, ce sont les ailes amputées. Il n’y a rien à manger dessus ou presque, on les coupe donc, donnant à la roussette diabolique une étrange silhouette de rampant. Satan cul-de-jatte en miniature, 3000 roupies. Très bon en ragoût, oui oui.

Le chien, viande des villes sans piège, sans arme et sans effort

Abattage de chiens au gourdin © Camille Oger

Abattage de chiens au gourdin © Camille Oger

A côté des chauves-souris il y a l’étal de viande de chien. C’est là aussi un produit très bon marché. On comprend pourquoi : la chasse au chien est facile, trop facile. Pas besoin d’armes, de pièges compliqués, et surtout, très peu d’efforts.

Pour attraper des chiens, on n’a pas à s’enfoncer dans la forêt, il suffit de rester en ville et de ramasser les chiens errants qui se baladent un peu partout, en les attirant avec de la nourriture. Le chien n’a pas peur de l’homme, il se laisse approcher; il est ensuite aisé de lui mettre une corde autour du cou, comme un lasso, pour ensuite le tenir fermement et l’empêcher de s’échapper au moment où on le met en cage en attendant de s’occuper de lui.

Chien chauffé au chalumeau © Camille Oger

Chien chauffé au chalumeau © Camille Oger

Ensuite les choses ne sont pas jolies-jolies. Les bouchers de Tomohon m’ont reconstitué en détails la marche à suivre pour abattre un chien et le préparer. Amis de la race canine s’abstenir. Tout d’abord, on sort de le chien de sa cage en le tenant fermement avec le fameux lasso. Un coup de gourdin bien placé sur la nuque et l’animal meurt sur le coup.

Comme pour les chauves-souris, on n’écorche pas l’animal, on le brûle au chalumeau. Pour finir, on le coupe en deux dans le sens de la largeur. On vend ainsi des demi-chiens, voire des quarts de chien. La viande n’a rien de très fin. Elle est consommée en sauce ou en ragoût et n’est absolument pas tendre.

La gastronomie tribale est restée intacte dans les régions chrétiennes

A Tomohon, on mange donc du chien, de la chauve-souris, mais aussi du serpent et du cochon. Le cochon, c’est le détail qui a toute son importance. On ne trouve du porc quasiment nulle part en Indonésie, tradition musulmane oblige. Dès que l’on remarque une tête de porc sur un marché, on sait que l’on est entré en territoire chrétien.

C’est le cas dans l’extrême nord de l’île de Sulawesi, aussi appelée Célèbes. La région est habitée par les Minahasa, un peuple qui a eu un véritable coup de foudre pour la culture hollandaise et la religion protestante, très permissive, à l’arrivée des premiers colons. Au point de demander, à l’indépendance de l’Indonésie en 1945, à devenir une province hollandaise.

Etal de viande de chien © Camille Oger

Etal de viande de chien © Camille Oger

Récapitulons : dans le nord de Sulawesi, on est donc chrétien. Par conséquent, on mange du porc. Et des chauves-souris. Et du chien. Et du serpent. C’est par ici que les choses se compliquent. Si à peu près personne n’ignore que le porc est un strict interdit alimentaire musulman, peu de gens savent que c’est également le cas du chien, simplement car la question ne se pose pas en France.

Il est en effet considéré comme un animal impur, et de fait, la consommation de sa chair est formellement proscrite. Tout comme celle de la chauve-souris, ou du serpent, que Mahomet a ordonné de tuer, mais qui ne doivent pas être mangés.

Petits chiens aux yeux doux qui vont se faire manger © Camille Oger

Petits chiens aux yeux doux qui vont se faire manger © Camille Oger

Au contraire, la religion chrétienne ne comporte aucun tabou alimentaire du genre. On ne mange pas de serpents en France, mais c’est un interdit culturel, il n’a rien de religieux. De fait, les missionnaires qui ont sillonné l’Indonésie depuis sa colonisation ont laissé les ethnies faire ce que bon leur semblait en cuisine.

Ainsi, des premiers colons portugais en 1498 aux Hollandais jusqu’en 1945, la gastronomie tribale est restée intacte dans les zones chrétiennes comme le nord de Sulawesi ou la Papouasie Occidentale. Les zones musulmanes, majoritaires, ont quant à elles coupé tout lien avec ces traditions depuis fort longtemps, l’Islam ayant commencé à s’étendre sur le territoire au XVIIIe siècle.

N’en déplaise à Brigitte Bardot, ceux qu’elle considère comme des barbares ne mangeraient pour rien au monde le gentil chien-chien.

Tags: chauve-sourischiengoûtmarchéreligionviande

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21 Comments

  1. liu kang dit :
    10/08/2013 à 16:46

    chaque pays a sa gastronomie mdr
    fromage qui pue et escargot de bourgogne puis les cuisse de grenouille et huitre

    Répondre
  2. Antho dit :
    20/08/2013 à 16:12

    Le porc est aussi qualifié d’impure dans la Bible ! Il faut simplement la lire !

    Répondre
    • Camille Oger dit :
      21/08/2013 à 06:28

      Certes, il n’est toutefois pas interdit par le Vatican.

      Répondre
  3. Lagousse dit :
    21/02/2014 à 23:00

    « On ne trouve du porc quasiment nulle part en Indonésie, tradition musulmane oblige »…certes mais c’est une des spécialités de Bali ou le cochon rôti à la broche (Babi guling) est présent dans de nombreux restaurants qui en font leur spécialité.

    Répondre
    • Camille Oger dit :
      22/02/2014 à 05:48

      Vous avez raison, Bali est l’exception indonésienne, d’où le « quasiment nulle part ». Mais en dehors de Bali, les choses sont très différentes. Plus de 87% des Indonésiens sont musulmans. Et à Bali, la proportion est inversée : 93% de la population est hindoue. C’est la seule et unique île sur 17508 où la majorité n’est pas musulmane. À l’échelle de cet archipel immense qui, rappelons-le, est le premier pays musulman au monde en terme de population, le cas de Bali n’est pas significatif mais exceptionnel. Bref, le porc est globalement une denrée rare en Indonésie. http://en.wikipedia.org/wiki/Religion_in_Indonesia

      Répondre
  4. Nina Carlotto dit :
    27/02/2014 à 03:37

    Ces images me donnent la nausée et je me demande franchement qu’elle est la valeur de notre prétendue humanité. Il y a quand même quelque chose d’affreusement tribal dans la façon dont se nourrit la majorité de la planète. Ceux qui mangent des animaux sont des animaux et non des êtres humains ! Paradoxalement, ce sont les animaux qui souffrent tant par la faute de cette humanité déshumanisée qui nous conduiront vers la VRAIE. Notre VERITABLE humanité n’est pas encore née, elle est à venir. Les chiens sont depuis des millénaires considérés comme les amis fidèles des hommes, pour toutes les qualités que nous leur connaissons. Ce sont d’ailleurs pour celles-ci que les hommes les ont choisis pour compagnons de route. Victor Hugo a écrit une phrase célèbre et tellement vraie ! « Le chien c’est la vertu qui, ne pouvant se faire homme, s’est faite bête. Je me demande qui est le plus bête, le plus animal des deux : le Chien ou l’Homme ? Y a pas photo ! Pour moi, ceux qui bouffent la viande comme des charognards ne méritent pas leur place sur terre et méritent encore moins la chair animale qu’ils fouffent et défectent ensuite sans aucun d’état d’âme ! L’homme est une horrible sangsue, incapable de s’auto-gérer !

    Répondre
  5. Nina Carlotto dit :
    27/02/2014 à 14:33

    Cela m’aurait bien étonnée que mon commentaire soit validé. Cela prouve qu’il pouvait en déranger plus d’un. La vérité est toujours difficile à accepter. Voilà qui conforte mes opinions sur une espèce humaine qui n’est pas nécessaire à l’évolution de notre planète. Les Cochons, comme les Chiens, sont des animaux infiniment intelligents et ne méritent en aucun cas le sort tragique que cette race débile d’humains cannibale leur font endurer ! Voici un lien et instruisez-vous ! http://www.vegesophia.com/ces-grands-vegetariens-citations/

    Répondre
    • Camille Oger dit :
      27/02/2014 à 15:22

      Bonjour Nina,
      laissez-moi le temps de me réveiller pour mettre en ligne les commentaires, je fais ce que je peux avec le décalage horaire… Vous avez le droit à votre opinion, qui n’a rien de subversif je vous rassure, même si elle est complètement hors propos. En revanche, avant de cracher sur la race humaine, rappelez-vous que les chiens et les cochons mangent de la viande, eux.

      Répondre
      • Nina Carlotto dit :
        08/03/2014 à 18:02

        Camille Oger, je suis d’accord avec vous, mais les cochons et les chiens sont des animaux. Pas nous ! D’autant plus que les hommes, au départ, étaient frugivores. Les humains mangent de la chair animale depuis qu’ils ont appris à la cuisiner. Tant que les hommes boufferont leurs semblables, puisqu’ils se comportent de la même façon, ils ne seront jamais des humains à part entière. L’alimentation carnée des humains est donc contre nature.
        Le Dr Milton Mills, médecin, physiologiste et nutritionniste américain de réputation internationale, l’explique très bien lors de ses très nombreuses conférences. Les hommes n’ont jamais pu se mettre en compétition avec les animaux et pour différentes raisons. Voici l’une des réponses du Dr Milton Mills à cette question : Somme-nous foncièrement des omnivores ?
        http://www.youtube.com/watch?v=rFROlwe-m3Y
        « Non! Nous sommes des herbivores. Notre corps est admirablement bien équipé pour se procurer et traiter la matière végétale. Nous avons évolué pendant des millions d’années dans le berceau africain. C’est à cet endroit, dans des conditions climatiques et écologiques équatoriales que se sont forgées nos caractéristiques morphologiques et physiologiques actuelles. Or, selon les données issues de l’étude des fossiles, notre ancêtre était un herbivore. Il se nourrissait de fruits, de baies, de racines et de graines. Il avait une niche écologique très spécialisée qui lui a permis de survivre et de prospérer. Il n’était pas en compétition avec les prédateurs comme le loup et le lion. et heureusement d’ailleurs, car il ne faisait pas le poids. Entre autres, sa vitesse de déplacement était insuffisante, son odorat était relativement faible, son ouïe était médiocre. De plus, la marche est notre mode de locomotion le plus naturel, et cette activité est particulièrement bien adaptée à la cueillette. »

        Répondre
        • Camille Oger dit :
          08/03/2014 à 18:53

          Chère Nina,
          Peu importe la théorie de Mills – qui est un peu seul contre toute la communauté scientifique – ce n’est pas le propos de cet article. Je ne mange presque jamais de viande, voyez-vous. Une dizaine de fois par an peut-être, et j’ai été végétarienne stricte pendant 8 ans. Mais je ne crache pas sur ceux qui en mangent. Je ne cherche pas à juger les gens, à les condamner, à les montrer du doigt ni à prêcher quoi que ce soit. Je prends note des faits d’une époque. Je peux les mettre en relation, les analyser, tenter de les comprendre, parfois ironiser sur certaines situations, mais je ne souhaite pas porter de jugement de valeur. Surtout quand il s’agit de parler de l’Autre.

          Alors oui, ces gens mangent du chien, mais je n’ai pas écrit ce papier simplement pour dire ça. Je ne voulais pas faire du sensationnel mais au contraire montrer la chose telle qu’elle est, sans artifices, sans pudeur, sans dégoût. J’ai tenté d’expliquer d’expliquer pourquoi, comment cette viande est consommée, et en quoi cet endroit est spécifique à ce niveau-là. Pour ce qui est des questions de morale à l’Occidentale, elles n’ont pas leur place ici.

          Répondre
          • pow dit :
            07/04/2016 à 07:43

            Bon déjà il n’y a pas « de races humaines » mais on parle « d’espèce humaine ». Je dis ça parce que venant de la part d’un article où le genre est remis en question suite à une diversité alimentaire et culturelle, c’est lol. Ensuite ce qui m’a déplu dans votre article, c’est  » petits chiens aux yeux doux qui vont se faire manger ». Je suis choquée je sais bien que là bas, ces pauvres toutous ne sont que des pièces de viande, mais je trouve de mauvais goût car j’interprète votre commentaire comme un manque de respect. Déjà qu’on les sacrifie, surtout pour une viande dure et surement indigeste (très utile d’en manger hein?), si en plus on se moque, c’est franchement dégoûtant. Enfin je mange occasionnellement de la viande, jamais j’écrirais « petits cochons trooopp cutes aux regards trop attachants qui vont finir en jambon dans mon club sandwich ». 😐

          • Camille Oger dit :
            07/04/2016 à 12:53

            Je n’ai pas parlé « des races humaines », mais de « la race humaine », un terme courant pour qualifier notre espèce. Et on ne met pas de bébés cochons dans le jambon. On attend qu’ils soient grands pour les manger. Pendant ce temps, on les élève et on les nourrit patiemment, dans de petits enclos. Je ne sais pas si c’est mieux. Nous venons d’un pays où on mange de l’agneau. C’est très mignon un agneau. Le noter n’est pas un manque de respect pour les agneaux. Bref, je n’ironise pas sur les chiens, mais sur le non-sens de condamner cette culture alimentaire quand on vient d’un pays où on ne fait pas mieux, pas pire, juste le même genre de chose.

            Quant à « l’utilité » de manger cette viande, vous devriez en discuter avec eux. La plupart des gens dans cette région n’ont pas exactement l’embarras du choix. La viande de chien, comme celle de chauve-souris, est bon marché, elles sont consommées par ceux qui ne peuvent pas s’offrir de porc, et ils sont nombreux. C’est sans doute difficile à concevoir quand on fait ses courses comme nous, mais il existe encore de nombreux coins dans le monde où on mange ce qu’il y a sur place, et rien d’autre. On ne pourra pas leur reprocher de ne pas être locavores…

        • Quentin Gaudillière dit :
          09/03/2014 à 00:25

          Quelle drôle d’idée de dire que les êtres humains ne sont pas des animaux !

          C’est une opinion qui est en général uniquement soutenue par les extrémistes religieux (catholiques, musulmans ou autre). Cela me semble être d’une grande naïveté (et d’un grand mépris pour les animaux), mais peut-être vis-je dans l’erreur…
          C’est d’autant plus troublant que vous évoquez la notion d’évolution, qui par définition va à l’encontre de cette séparation. Ceci dit, vu que vous parlez de « l’espèce humaine qui n’est pas nécessaire à l’évolution de notre planète », je ne suis pas certain que vous ayez véritablement saisi ce qu’est l’évolution en termes scientifiques (mais peut-être n’est pas celle dont vous parlez, l’évolution que vous évoquez semblant être plus « transcendantale »). Mais en vous relisant, vous n’avez pas l’air d’être à une contradiction près…

          J’ajouterai juste quelques remarques à propos des thèses que vous évoquez selon lesquelles l’être humain ne serait pas omnivore : la totalité (si je ne m’abuse) de nos cousins les grands singes entretien un régime omnivore (y compris les orang outan qui mangent insectes, larves, oeufs et autres friandises) ; on en revient toujours à cette question d’évolution… De plus l’étude de la dentition humaine nous montre que si nous n’avons certes pas une dentition de carnivore, nous n’avons en revanche pas non plus une dentition d’herbivore. Notre régime a très certainement toujours compris un mélange d’herbes, légumes, racines, insectes, oeufs, coquillages… Ces derniers étant aussi des animaux (car pourquoi y aurait-il discrimination dans le règne animal ?).

          Je ne cherche bien entendu pas du tout à vous faire changer d’avis ; vous avez l’air d’avoir assez de certitudes pour plusieurs vies. Ceci dit, je comprends l’aspect séduisant de thèses qui vont à l’encontre des idées reçues et qui « choquent le bourgeois ». C’est juste dommage que celles qui vous tiennent à coeur soient totalement erronées…

          Répondre
        • Barodi dit :
          25/01/2020 à 15:49

          Bonjour nina,
          Pour faire simple c’est anthropologique, c’est le tabou alimentaire qui est propre à chaque région du monde les tabous peuvent avoir plusieurs justifications : religieuses, sanitaires, morales, psychologiques et affectives.
          D’où vôtre aversion je ne mange pas de grenouilles je ne critique pas ceux qui en mangent c’est ce qu’on appelle la tolérance que vous confondez souvent avec valeurs occidentales.

          Répondre
  6. François dit :
    08/03/2014 à 16:33

    Je me souvient avoir mangé du chien il y a bien longtemps à Sumatra dans un village pas loin du lac Toba. La région a beau être essentiellement musulmane, voire même tendance hard-core dans le nord, il y a de petites poches de population catholiques ou protestantes comme un peu partout en Indonésie. La cohabitation n’est pas toujours idyllique et des fois ça fritte fort comme c’est arrivé aux Mollusques.

    Coté gastronomique, je confirme c’est pas bon. Là bas les chiens étaient élevés pour l’alimentation et la viande était dure et grasse à la fois, une performance!

    C’est aussi le seul village ou je n’ai pas entendu un seul aboiement…

    Répondre
    • Camille Oger dit :
      08/03/2014 à 16:47

      François,
      merci, merci pour ce commentaire ! J’aime bien cet article mais il n’attire que des gens qui souhaitent remettre en cause la consommation de chien parce que ce sont leurs meilleurs amis. Enfin quelqu’un parle de la même chose que moi, c’est rafraichissant. J’ai pas mal circulé aux Moluques, je suis restée un mois à Ambon – 3 ans après la fin de la guerre civile – l’ambiance était effectivement horrible.

      Répondre
  7. Marylou dit :
    25/11/2015 à 16:10

    J’aime beaucoup votre blog mais j’aurais préféré ne pas voir ces images… Un avertissement en début de post me semble très approprié !

    Répondre
  8. Jean Baptiste Pernier dit :
    30/10/2016 à 06:31

    Tout d abord bonjour. Je suis marié à une indonésienne (musulmane) originaire d une ville proche de Tomohon depuis plusieures années. Je vais donc très fréquemment dans ce beau pays, notamment au lac tondano, dont les rivages arrosent les faubourgs de Tomohon.
    Je ne comprends pas les commentaires choqués que j ai pu lire jusqu ici. Comment juger ces gens qui, pour la plupart, vivent dans une misère totale. Toits en tole, terre battue sur le sol… ce n est pas la région la plus riche d Indonésie. Pas de ressources mineres ou petrolifere. Alors oui certains d entre eux mangent un peu de chien, une peu de chauve souris, mais pour eux c est l une des rares source de proteine abordable (pas de supermarché rempli de produits de substitution). De plus cette consommation n est pas frequente (aucun de mes amis chrétien n en consomme) et on n’en trouve pas à chaque coin de rue. Le peu de restaurants qui en proposent sont fréquentés certes par la population locale, mais aussi par bien des touristes occidentaux en quete d exotisme culinaire.
    Mais que les gens que cela derrange se rassurent, l islamisation de la région (on y mute un très grand nombre de fonctionnaires musulmans) rendra ces pratiques de plus en plus marginales.

    Répondre
    • Camille Oger dit :
      30/10/2016 à 08:14

      Bonjour Jean-Baptiste,

      Merci pour ce commentaire intelligent, clair et juste. Je crois que la plupart des Français ne conçoivent pas un quotidien où la nourriture n’abonde pas. On est tellement gavés en France, que j’ai d’immenses difficultés à expliquer le principe des économies de subsistance à mon entourage. Oui, on mange des baleines au Groenland, oui, on mange telle espèce menacée dans tel pays en guerre, mais c’est ainsi : l’homme a besoin de se nourrir et il n’a pas toujours l’embarras du choix.

      Quant au reste (chasse, mise à mort, éviscération etc), ça choque ici également, mais c’est simplement parce que tout le monde a perdu de vue comment le joli steak était arrivé jusque dans nos assiettes. Aller se balader dans des villages reculés fait du bien à ce niveau-là. C’est important de se rappeler ce qui est essentiel à l’homme et à sa survie, et comment ces choses de base s’obtiennent. Le dégoût n’est, au mieux, qu’une réaction de citadins ignorants.

      Aussi, pour revenir au cas de Tomohon, je crois que les Français font un blocage avec l’Indonésie qu’ils associent uniquement à Bali, et qu’ils voient donc comme assez développée, plutôt riche et touristique, et surtout végétarienne et hindouiste. Je dois souvent rappeler à un paquet de gens que l’Indonésie est un très grand pays, et que Bali est une exception culturelle – on pourrait presque dire qu’elle « fait tache »…

      Répondre
  9. Val dit :
    22/12/2017 à 11:12

    Bonjour,
    Je suis moi aussi marié à une indonésienne, mais de Sumatra. J’ai eu l’occasion de voir des villes où chrétiens et musulmans se côtoient en harmonie. Il y a même plus d’églises que de mosquées, environ une tout les 200m! Ces chrétiens là mangent du chien pour les grandes occasions. Le chien est un peu plus cher que le poulet ou le poisson mais bien moins cher que le cochon.

    Répondre
  10. quievreux dit :
    09/01/2018 à 17:55

    Sans entrer dans la polémique de manger ou non telle ou telle espèce d’animal, le vrai problème, c’est la manière plus ou mois abominable dont on les traite: ce n’est pas joli-joli dans les pays occidentaux qui ont des législations (régulièrement bafouées) contre la cruauté des animaux, mais alors, en orient c’est l’horreur totale.
    il n’y a qu’à visionner les vidéos, c’est l’embarras du choix.

    Répondre

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(Les gonades des femelles sont rouges, pour ceux qui se demandent encore comment on les différencie.)

C'est la saison. Si vous êtes dans le coin et si vous aimez les oursins, je vous conseille d'aller voir Pierre-Emmanuel au banc des pêcheurs, sur le vieux port de Golfe-Juan. 

Il est très consciencieux, il bosse dur et bien, il respecte toutes les mailles, les quotas et les dates - ce qui est loin d'être le cas de tous les oursiniers de la Côte.

- - - - - - - - - - 

Male sea urchins.

There is food porn, and there is porn porn. 

This is kind of in between.

It's food, but it's as sexual as it gets. 

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    Hōrai soba / 宝来そば. La spécialité chez Hōrai soba / 宝来そば.

La spécialité chez @honkeowariya 

- - - - - - - - - - 

Soba with 8 toppings: shiitake mushrooms, shredded thin omelet, sesame seeds, shrimp tempura, wasabi, nori, Japanese leeks and grated daikon.

It was designed by Ariko Inaoka's grandfather, the 14th generation.

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    Inaniwa udon. @kanbungonendo Les fameuses nouil Inaniwa udon.

@kanbungonendo 

Les fameuses nouilles japonaises de l'autre jour, étirées et séchées dans la préfecture d'Akita, mais cette fois cuisinées (à Akita-shi).

Avec simplement des oeufs de saumon, du daikon râpé, du sudachi et du maitake (polypore en touffe / poule des bois si vous préférez) grillé.

Les udon ont la réputation de glisser toutes seules dans la gorge, mais celles-là encore plus. On dit tsuru tsuru / つるつる en japonais. 

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湯沢市 #tohoku #東北地方 #東北日本 #日本 #秋田県 #
寛文五年堂 #つるつる #tsurutsuru #舞茸 #maitake #ikura #イクラ
    Soba au bouillon.

Kake soba at Honke Owariya.

かけそば @honkeowariya

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    Ranger les soba. Tout est dans l'annulaire. Ce s Ranger les soba.

Tout est dans l'annulaire.

Ce sont des soba fraîches, confectionnées au petit matin chez @honkeowariya (fondé en 1465) à Kyoto. 

Quand je dis petit matin, cette photo a été prise à 5h15 exactement, et j'y étais déjà depuis un moment - le dashi est préparé vers 4h tous les jours.

J'adore ce restaurant. Chose rare pour un établissement de cette catégorie, il est tenu par une femme, Ariko Inaoka, qui est également une excellente photographe. 

Ce jour-là, Ariko n'était pas là, mais sa soeur et sa mère (merci Madame pour les croque-monsieur !) ont été des hôtes extraordinaires, ne relevant pas mon manque de correction même quand je me suis endormie par terre entre deux shootings.

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    Démêler les nouilles. Cette scène a lieu dans Démêler les nouilles.

Cette scène a lieu dans une usine réputée d'Inaniwa udon / 稲庭うどん, l'un des trois grands types de udon au Japon. Elles sont produites dans la préfecture d'Akita.

Ces udon ont une couleur crème teintée de jaune très particulière. Elles sont très lisses et plus fines que les udon "standard", mais gardent une consistance ferme due à leur processus de confection unique. 

Tout est fait à la main et prend un temps fou. D'abord, il faut faire la pâte à base de farine de blé local et la pétrir, puis la laisser reposer une nuit. Ensuite, on la roule en fin boudin, qu'on laisse encore reposer une nuit. Le lendemain, ce boudin est patiemment tourné sur lui-même et entortillé autour de barres métalliques. 

On se retrouve avec quelque chose qui ressemble à une espèce de "tricot de pâtes".

Ce tricot est étiré à l'horizontale, aplati, puis étiré à nouveau mais cette fois à la verticale, jusqu'à obtenir des nouilles aussi longues qu'un homme. On les démêle pour qu'elles soient parfaitement droites et on les laisse ensuite sécher ainsi dans une salle spécialement ventilée. 

Quand elles sont sèches, il faut les décrocher, les couper, les vérifier une dernière fois et les emballer. Le processus total prend 4 jours, ce qui est très long pour des nouilles, notamment les udon qui sont souvent des nouilles fraîches.

La petite touche que j'affectionne particulièrement : lors de la manipulation des nouilles, il arrive que certaines se cassent. Les chutes sont ramassées dans le laboratoire immaculé (j'étais, comme tout le monde, couverte des pieds à la tête pour y entrer), triées, nettoyées et valorisées à part, car il n'est pas question de gaspiller.

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本当においしいうどんは、自然の恵みと人間の手から生まれる。寛文五年堂は機械に頼らず、大切な作業を人間の手で。熟練の職人が一本いっぽんていねいに仕上げていきます。@kanbungonendo

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    Kaki moelleux. C'est une variété non astringent Kaki moelleux.

C'est une variété non astringente, le fuyūgaki / 富有柿, mi-séché. 

Il est sec dehors mais encore rafraîchissant dedans, avec juste ce qu'il faut d'eau pour que ce soit très moelleux. Il donne une impression juteuse sans dégouliner.

C'est mon kaki séché préféré, car on ne perd pas les jeux de textures géniaux de la chair fraîche du kaki, avec des passages fibreux et un peu râpeux, d'autres lisses et glissants, d'autres plus fluides, normalement fins et liquides, ici plus épais comme une confiture.

Beaucoup de lecteurs de mon blog ont essayé d'en faire en suivant mes conseils et m'écrivent des petits mots gentils pour me dire qu'ils en refont chaque année. C'est vraiment trop bon et facile à reproduire à la maison.

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    Sundubu-jjigae / 순두부찌개 chez @chodang_sel Sundubu-jjigae / 순두부찌개 chez @chodang_selebfive.

C'est un ragoût de tofu non moulé, non pressé (sundubu / 순두부), qui reste dans son petit lait, un peu comme une faisselle. Vous vous en doutez à la couleur, c'est pimenté. Le tofu apaise un peu le feu, mais ça brûle quand même.

Ce très bon sundubu artisanal à l'eau de mer est fait par Kuy-tae Kim du restaurant Chodang tobagi halmeoni sundubu / 초당토박이할머니순두부 à Gangneung, en Corée du Sud.

Il le sert aussi nature - j'adore - avec plein de banchan / 반찬 et de l'okara. 

L'okara, ou biji / 비지 en coréen, c'est le sous-produit du pressage des graines de soja (pour faire le lait de soja puis le tofu). Cette pulpe riche en protéines et en fibres peut être mangée nature ou valorisée de nombreuses manières. 

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